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Dimanche 31 mai 2020 Culte de Pentecôte préparé par le pasteur Hervé Gantz. Cliquer ici
Samedi 30 mai 2020 Esaie 11/1-9 Lecteur Josué Rakotonirainy
C’est un un petit clin d’œil divin pour moi que de devoir commenter ce texte d’Esaie et de conclure ainsi ce cycle de commentaires comme je l’ai commencé. Car ce texte est l’un de mes préférés.
D’abord parce qu’il annonce un Messie qui va faire toute chose nouvelle. L’Esprit Saint l’anime. A la veille de Pentecôte cela est source d’espérance pour moi. L’Esprit Saint continue de souffler au travers de l’histoire humaine sur des hommes et des femmes d’exception. Et le monde en est changé.
D’autre part parce que le texte annonce un Royaume à venir où tout sera renouvelé. Plus de violence plus de nécessité de tuer pour vivre : la paix entre toutes les créatures. Bien sûr il est possible et même raisonnable de prendre ce récit pour une simple métaphore d’un royaume inaccessible à notre intelligence. Mais voyez-vous vous, il me plaît aujourd’hui de prendre ce texte au pied de la lettre. Il me plaît de penser que Dieu a un projet profondément écologique pour sa création: que toutes les espèces puissent cohabiter harmonieusement ensemble sans craindre d’être infecté par le moindre virus. Je crois en ce monde nouveau. Je crois en ce Royaume.
Bon temps de Pentecôte, bon temps de sortie de confinement. Que l’Esprit souffle sur chacune de nos vies et sur son Église universelle. Hervé Gantz
Vendredi 29 mai 2020 Rm 8 / 31-39 Lecteur Marc Chelouche
Nous vivons dans un monde où l’espérance manque cruellement. Elle est pourtant l’un des pôles de la vie chrétienne: la foi, l’espérance et l’amour sont les trois choses qui demeurent, nous dit l’apôtre Paul. La plus grande des trois est l’amour, mais la foi et l’espérance demeurent comme le socle sur lequel l’amour peut prendre appui. Qu’est-ce donc que l’espérance, et comment vivre cette espérance chrétienne dans un monde tellement désespéré?
La Bible raconte la fidélité de Dieu au passé, en attestant de son alliance et des promesses qu’il a faites à son peuple et qu’il a accomplies ; mais cette fin du chapitre 8 de l’épître de Paul aux Romains nous parle de notre avenir. Notre Dieu est un Dieu fidèle et fiable. Or, pour notre avenir, il ne nous promet pas la fin du COVID-19, ni celle du terrorisme, ni l’amélioration de la situation économique (tout cela relève de l’espoir). Mais il nous promet la présence de Jésus-Christ. Et cela, tous les jours : Dans nos échecs comme dans nos succès. Rien ne nous séparera jamais de notre Dieu. Telle est notre espérance, dont nous devons toujours être prêts à rendre compte devant nos contemporains, partagés qu’ils sont entre l’espoir et le désespoir, entre le pessimisme et l’optimisme. Notre espérance, ne doit certainement pas nous laisser attendre passivement l’intervention de Dieu. Mais elle doit au contraire nourrir nos engagements et nos combats en faveur des plus petits et des générations futures. Notre espérance nourrit nos combats, car elle nous dit, et elle nous assure que nous ne sommes pas seuls : en Jésus-Christ, Dieu souffre et lutte avec nous. Nous n’avons donc rien à craindre, car rien jamais ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. Marc Chelouche
Jeudi 28 mai 2020 Rm 8 / 18-30 Lectrice Françoise Deransart
Que de souffrances ! Celles de nos propres vies parfois si brutales, si cruelles, celles de la vie de nos églises, celles de la société ! Que de gémissements ! Ceux du monde – la nature, la faune, la flore, le climat, …-, ceux des humains – la maladie, la faim, la violence, l’injustice, les pandémies,- et même ceux du Saint-Esprit ! Souffrances et gémissements de la création toute entière que Paul comparent à celles et ceux d’une femme qui accouche, qui est « en travail », impatiente que l’enfant soit né.
Paul explique, qu’en tant que chrétiens, nous sommes encore aujourd’hui « en travail » pour l’avènement d’un monde nouveau, d’une vie nouvelle à condition que nous n’agissions pas dans l‘impatience qui nous conduirait à nous soumettre « au pouvoir de forces qui n’ont aucune valeur » ou à des idéologies qui imaginent des solutions radicales qui « rendent le monde esclave » mais à condition que nous agissions comme co-responsables avec Dieu de l’à venir de ce monde. Bien que faibles, ne pas attendre les bras croisés, mais soutenus par le Saint-Esprit – qui prie pour nous « comme Dieu le veut », mieux que nous savons prier ! – et par la force de l’espérance qui est patience, prendre notre part dès aujourd’hui au projet auquel Dieu nous a appelés, nous mettre dans les pas du Christ auquel Dieu « a décidé d’avance de nous faire ressembler… Ainsi, son Fils sera l’aîné d’une grande famille ». Quel privilège d’être membre de cette famille, de regarder à un tel frère aîné!
Alors, engageons-nous dans la vie civile et/ou dans la vie ecclésiale, participons d’une espérance, comme la qualifie David Mitrani , « qui n’est pas quelque idée dans les nuages mais se manifeste par un comportement social : affirmer la parole chrétienne de salut pour ce monde qui a une peur panique de mourir en couches et qui pourtant semble tout faire pour… » ! Françoise Deransart
Mercredi 27 mai 2020 Rm 8 / 1-17 Lecteur Bertrand Missemer
Être unis à Jésus-Christ signifie pour tout chrétien, une libération, libération de tout ce qui immobilise la nature humaine : le péché, la maladie, la mort. Vivre selon sa propre nature ne plait pas à Dieu, même si cela plait à l’homme. Mais le fils de Dieu qui vit dans la même condition que l’homme pêcheur, en nous libérant nous permet de vivre selon les désirs de l’Esprit. Et c’est cet Esprit qui nous conduira à la vie et à la paix.
Cette Loi de l’Esprit Saint qui nous donne la vie, reste toujours présente en l’homme et lui permet ainsi de continuer le chemin qui nous met pleinement entre les mains de Dieu, ce qui fait de nous des serviteurs inutiles. Odette Bonte
Mardi 26 mai 2020 Gn 21 / 22-34 Lectrice Sophie Dautheville-Guibal
Il est question ici d’un pacte de non-agression établi entre Abraham, chef des Hébreux, et Abimélec, roi des Philistins. Pour Abimélec comme pour la plupart des chefs de tribu rencontrés au fil de ses pérégrinations, Abraham était l’homme dont il fallait rechercher l’amitié car il était réputé aimé et soutenu par un Dieu puissant. Dans ce bref récit admirablement agencé, les deux protagonistes apurent un double contentieux avec fermeté et sans faux-semblant. En insistant sur la loyauté qu’il attend de lui, Abimelec rappelle à Abraham qu’il lui a précédemment menti au sujet de Sara, sa femme. En acceptant de mettre fin sans formalités à la querelle concernant le vol de son puits par des sujets d’Abimelec, Abraham prend lui aussi la hauteur nécessaire pour préserver l’essentiel, c’est-à-dire la paix.
Abimélec dit à Abraham: « Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. » (v. 22)
Mais oui : c’est ici un roi païen qui, dans ses quelques mots d’approche, renouvelle en Abraham l’assurance de l’espérance placée en lui par son Dieu. Et pour nous, qu’en est-il ? Qui nous rappelle aujourd’hui que nos vies sont au bénéfice d’une inlassable promesse ? En fait, ils sont plus nombreux qu’on croit à être, sur nos routes, les témoins de l’amour et de la grâce donnés. Ouvrons les yeux ! Sylviane Spindler
Lundi 25 mai 2020 Gn 21 / 1-21 Lectrice Julie-Marie Monge
Abraham a eu deux fils : Ismaël et Isaac, deux fils qu’il aime et pourtant il lui sera demandé de s’en séparer. Et pour les deux, il se lèvera de bon matin avec du pain et une outre d’eau pour le premier, des bûches, une pierre à feu et un couteau pour l’autre. On a retenu surtout ce qu’on appelle à tort le sacrifice d’Isaac, mais on s’est moins préoccupé de l’abandon d’Ismaël. Peut-être parce que, pour Isaac, c’est Dieu qui fait la demande et cela a donné lieu à des pages et des pages d’interprétations et de commentaires alors que pour Ismaël, c’est plus clair, plus humain : c’est une histoire de conflit familial, une histoire d’héritage aussi.
Et pourtant, c’est une histoire émouvante, elle est bien touchante cette Hagar ! Elle a perdu cette arrogance qui lui avait valu d’être maltraitée par Sarah ; dans le désert dans une situation désespérée, elle s’efface complètement au profit de son fils. Le texte aussi semble l’effacer d’une certaine manière : elle agit, c’est à elle que Dieu s’adresse mais ce qui est au centre, c’est l’enfant (l’enfant qui a tout de même 14 ans). C’est la voix de l’enfant que Dieu entend, c’est pour lui qu’elle va chercher de l’eau , c’est de lui que Dieu fera une grande nation.
Dans la plus grande détresse, dans l’isolement, Hagar a peut-être retrouvé un sens à sa vie, un sens qui va lui permettre de repartir sur de nouvelles bases…l’isolement a quelquefois du bon…Julie-Marie Monge
Dimanche 24 mai 2020 Culte préparé par le pasteur François Dietz. Cliquer ici
Samedi 23 mai 2020 Gn 19 / 15-38 Lectrice Marie-Pierre Van den Bossche
On s’attendrait à ce que Loth quitte Sodome avec empressement et soulagement. Or partir n’est visiblement pas simple pour Loth. Il faut l’insistance des hommes de Dieu, pour qu’il s’en aille avec sa femme et ses filles. Le texte dit qu’ils furent pris par la main. La femme de Loth ne résiste pas au désir de regarder en arrière. S’agit-il de regret ? De curiosité malsaine ? Ou bien de la crainte de l’inconnu ? Toujours est-il qu’elle en est pétrifiée pour l’éternité. Epargné, emmené, Loth résiste encore à l’invitation du Seigneur et demande à se réfugier dans une petite ville, comme s’il craignait la solitude… le confinement.
Le Seigneur fait preuve d’une extrême patience et d’une grande douceur. Il le conduit par étape, jusqu’à la montagne. Mais là, les filles de Loth semblent reproduire ce qu’elles ont connu à Sodome. L’impatience de devenir mères les conduit à abuser de leur propre père. Malgré tout, la bénédiction de Dieu sera donnée à leur descendance. Dieu n’abandonne pas ses enfants. Il nous prévient des dangers, nous prend par la main, et nous conduit, avec patience et douceur, vers la vie éternelle. Marie-Pierre Van den Bossche
Vendredi 22 mai 2020 Gn 19 / 1-14 Lectrice Sylviane Spindler
« Nous allons détruire la ville. Le Seigneur a reçu en effet tant de plaintes contre ses habitants qu’il nous a chargé de la détruire » (v. 13)
Observons d’emblée que, dans cette histoire, Dieu agit au nom des victimes des Sodomites : avant toute autre considération, c’est parce qu’il a été touché par leurs cris de détresse que la ville est condamnée. Méchants et dépravés, les habitants de Sodome sont punis parce qu’ils constituent un obstacle obstiné à l’espérance de Dieu.
Mais … à y regarder de plus près, Loth non plus n’est pas à la hauteur de cette espérance : il ne parvient pas à protéger ses filles des habitants de Sodome (ni les habitants d’eux-mêmes) et doit partir à la hâte en fuyant ses responsabilités.
Pas de bonnes nouvelles dans l’horizon de cette double défaite ? Mais si ! Une pour Loth d’abord, impuissant mais innocent : Dieu ne l’abandonne pas. Il lui offre de vivre une existence plus à sa mesure en attendant les jours meilleurs où il aura grandi en humanité. Et une pour nous aussi, qui passe l’épaisseur des siècles : en dépit de ses faiblesses et de ses failles, Dieu ne se lasse pas de susciter en l’homme le désir d’une vie renouvelée…Sylviane Spindler
Jeudi 21 mai 2020 Ascension Jean 17 / 1-11 Lectrice Isabelle Héritier
Ayant fait à ses chers disciples ses dernières recommandations et adieux sous la forme de son testament, Jésus se tourne vers son Père en prière. Lui qui n’a jamais rien revendiqué pour Lui-même demande maintenant la gloire. Car il y va de la gloire de Dieu, le «Père juste» d’honorer, en le glorifiant, le Fils obéissant. Comme un messager fidèle, Jésus rend compte de sa mission accomplie ici-bas (v. 4). Un des côtés de cette œuvre avait été de parler du Père aux siens. Maintenant Il parle des siens au Père pour les Lui confier puisque Lui-même va les quitter. Et ses arguments sont infiniment touchants: «Ils ont gardé ta parole… ils ont cru que toi tu m’as envoyé», dit-Il (autrement dit: ils ont de l’amour pour moi ), alors que nous savons combien était faible la foi des pauvres disciples (v. 6 à 8;). — D’ailleurs «ils sont à toi…» (v. 9) continue le Seigneur — comment les abandonnerais-tu? «Je suis glorifié en eux», ajoute-t-Il, faisant appel à l’intérêt que le Père porte à la gloire du Fils. Enfin, Il souligne la situation difficile de ses rachetés qui sont dans un monde si dangereux et éprouvant pour la foi, monde que lui-même ne connaît que trop bien. Oui, c’est en parfait intercesseur que Jésus plaide la cause de ses disciples… et aujourd’hui la nôtre. Si cette prière sacerdotale est faite par Jésus peu avant la crucifixion, qu’il est réjouissant pour nous en ce jour où nous commémorons la dernière rencontre de Jésus avec disciples et son élévation, de constater combien nous étions chacun chéri de Lui alors même qu’il s’apprêtait à vivre les plus grands tourments.Isabelle Hériter
Chant : Le chant du Père (Glorious)
Mercredi 20 mai 2020 Gn 18 / 16-33 Lectrice Julie-Marie Monge
On considère généralement cette intervention d’Abraham en faveur de Sodome comme une prière d’intercession, mais on pourrait aussi considérer qu’Abraham se risque ici, en présence de Dieu, à l’exercice de la justice. N’a-t-il pas été choisi, nous dit-on au début du passage, « pour qu’il ordonne à ses fils et à ses descendants d’observer mes commandements, en agissant selon le droit et la justice » Alors que Dieu s’interroge encore sur la gravité de la faute de Sodome, Abraham prévoit déjà la condamnation et la destruction de la ville.
Il pose alors le problème en ces termes : Détruire toute la ville consisterait à punir le juste comme le coupable. Quel est donc le nombre de justes qui permettrait de sauver l’ensemble de la population ? Abraham s’arrête à dix, un petit nombre qui correspond au minian, le noyau communautaire nécessaire pour dire la prière publique juive. Ce petit nombre qui peut permettre de sauver une multitude nous suggère que chacun de nous a une place, une responsabilité dans la communauté et dans l’ensemble de la société. Julie-Marie Monge
Mardi 19 mai 2020 Gn 18/1-15 Lecteur Philippe Sautter
Ce récit bien connu s’écoute comme un conte, ou comme un reportage. Les détails de la scène qui se joue sous nos yeux ne manquent pas; je croirais presque voir le vieil Abraham assis à l’entrée de sa tente et se levant précipitamment pour accueillir les trois étrangers de passage. Qui sont ces gens? Mystère. On comprend que ce sont des messagers de Dieu, voire le Seigneur lui-même. Mais il me semble que cela n’a pas d’importance. Je comprends seulement qu’au delà de l’hospitalité légendaire des peuples nomades, Abraham confirme qu’il accueille la promesse que Dieu lui renouvelle, de nombreuses années après l’avoir choisi pour faire alliance avec lui.
Et puis, le récit se poursuit avec le fameux rire de Sara, comme une enfant prise en faute. Notons que son incrédulité bien légitime (être mère à son âge!) ne fait que rejoindre celle de son mari (dans le chapitre précédent). Je partage le commentaire d’Hervé hier: ce passage est formidablement féministe: car Dieu s’adresse maintenant directement à elle; elle devient actrice de la promesse; c’est à elle de faire confiance. Le texte ne nous dit pas comment elle a réagi après son fou-rire; mais à la naissance de son fils Isaac, elle évoquera ce moment en disant « Dieu m’a fait rire de joie » (Gn 21 v6): elle avait donc aussi fait confiance et accepté ce choix de Dieu sur elle, comme Marie des siècles plus tard…
Accueillir une Parole et faire confiance, quel beau programme! Philippe Sautter
Lundi 18 mai 2020 Gn 17/15-27 Lecteur Josué Rakotonirainy
La femme d’Abraham change de nom. Dorénavant elle ne s’appellera plus Sarai « ma princesse »mais Sara «princesse ». Elle est déliée d’une dépendance affective à son mari. Elle devient une princesse à part entière. Ce texte de Genèse est formidablement féministe. Ce n’est plus seulement Abraham qui est appelé à être père d’un grand peuple (signification littérale d’Abraham) mais Sara elle-même. Sans elle pas d’enfants, pas de peuple, pas d’alliance possible.
Cette alliance est conclue clairement avec les descendants d’Isaac qu’Abraham va avoir avec Sara. Mais cette alliance est conclue tout aussi clairement il me semble (même si le mot n’est pas prononcé) avec les descendants d’Ismaël puisqu’il est circoncis en même temps que son père. La circoncision est le signe peut-être même théologiquement la condition pour que ll’Alliance soit effective. N’oublions jamais qu’Ismaël est le fils aîné d’Abraham et de Sara. Il nous arrive quelquefois de vouloir nous mettre à la place de Dieu. De vouloir trancher pour savoir qui est au bénéfice de l’Alliance divine. Quelle spiritualité sous quelle condition ? Ce débat va animer la jeune Église de Jérusalem. Faut-il être circoncis pour devenir membre de l’Église? Sous l’influence heureuse de l’apôtre Paul l’Église décidera que non. En matière de Salut nous dit Jean Calvin seul Dieu « sait ».
Hervé Gantz
Dimanche 17 mai 2020 Culte préparé par le Pasteur Marie-Pierre Van den Bossche. Cliquer ici.
Samedi 16 mai 2020 Gn 16 / 1-16 Lectrice Dominique Emin
Dieu a fait une promesse à Abram, qu’il a renouvelée : tu auras « un fils né de toi » (genèse 15.4). Dix ans sont déjà passés, et Saraï est toujours stérile. Impatience ou sacrifice de Saraï pour mettre Agar, son esclave, dans les bras d’Abram comme le veut une coutume, et avoir l’enfant à travers elle ? Erreur en tout cas sur la pensée de Dieu qu’Abram et Saraï ne connaissent pas encore bien.
La relation entre Saraï et Agar devient exécrable. L’attitude d’Abram est choquante pour nous, même si elle est courante à l’époque : « Agar est en ton pouvoir, fais-lui ce qui te plaît ». Si Agar est méprisante vis-à-vis de Saraï, Saraï la maltraite tellement qu’elle va s’enfuir. Abram laisse faire ! Personne pour rompre ce cercle vicieux où toutes deux s’agressent, et que nous connaissons aussi parfois.
Mais Dieu a vu, entendu. Il ne peut plus se taire. Il rencontre Agar, la renvoie vers Saraï et Abram, lui demandant de changer d’attitude. Il lui promet qu’elle aura un avenir et une espérance, elle et son fils. Agar est toute émerveillée de la grâce de Dieu. Quelle ouverture dans cette situation venimeuse et bloquée ! Quelle énergie retrouvée pour affronter sa vie qui ne sera sûrement pas facile ! Agar, elle, l’esclave égyptienne, a vu Dieu ! Et Abram va respecter ce qu’Agar racontera à son retour car son fils s’appellera Ismaël.
Comme nos idées, nos sentiments, notre façon de considérer les personnes qui nous entourent sont parfois bien éloignés de ceux de Dieu ! Rendons grâce à Dieu qui intervient dans nos vies pour nous mener dans ses voies. Dominique Emin
Vendredi 15 mai 2020 Gn 15 /1-21 Lectrice Françoise Deransart
Dialogue fondateur entre Abram et Dieu ! Face à face fondateur! La confiance d’Abram en Dieu, la reconnaissance d’Abram comme juste par Dieu ! Mais, au fait, qu’est-ce qui nous rend juste aux yeux de Dieu ? Notre respect de la loi divine ? A l’heure de ce face à face, les dix commandements n’ont pas encore été donnés par Dieu. Comment ne pas nous souvenir de la réponse de Paul aux Romains qui se posent la question de la place de la Loi dans leur vie ? Rappelez-vous : « Les êtres humains sont rendus justes … non parce qu’ils font ce que la loi demande » Romains 3 v 28.
Alors, seraient-ce nos œuvres en ce bas monde , nos « bons » comportements ? Abram n’est pas un exemple en la matière ! Pour sauver sa peau, il n’hésite pas à quasiment offrir au pharaon sa femme, qu’il fait passer pour sa sœur….
Alors serait-ce la foi qui nous rend juste ? L’exemple d’Abram n’est pas encore là brillant ! Il ergote, il discute, « Que vas-tu me donner ? … Comment savoir que le pays promis sera à moi »… Miroir de nos propres questions, de nos doutes…
Mais, au fait, qu’est-ce qui nous rend juste aux yeux de Dieu ? Ne pas croire être reconnu juste par ce que nous ferions ou ce que nous serions mais par ce que Dieu nous offre… la Grâce ! « Les êtres humains sont rendus justes parce qu’ils croient et non parce qu’ils font ce que la loi demande » Romains 3 v 28, ce verset qui bouleversa la foi de Luther, qui fit de nous des réformés qui placent leur vie imparfaite, leur incapacité à être juste au bénéfice de la Grâce sans condition de Dieu. « Tout commence parce que Dieu, par amour, me considère comme juste. Et cela nous met en route sur un chemin de justice et d’amour ». Françoise Deransart
Jeudi 14 mai 2020 Gn 14/17-24 Lecteur Gérard Brugnot
Melchisédek est un personnage très mystérieux. Son nom est composé de deux termes, signifiant l’un la royauté, l’autre la justice. Selon Rachi de Troyes, c’est le fils de Sem, donc le petit-fils de Noé ; selon d’autres sources, c’est son neveu. Cela n’est cohérent avec la chronologie biblique que parce que ces personnages ont vécu plusieurs siècles.
A Melchisédek, roi de Salem (=la paix), est associée également par la tradition Jérusalem, la cité de l’Éternel. Melchisédek est désigné comme le prêtre du Dieu « le Très-Haut » : c’est une des premières mention de Dieu unique à travers un de ses attributs (voir la tradition musulmane). Plus loin (verset 23) est utilisé HaChem, le Nom.
Melchisédek est également cité dans le psaume 110, (celui qui a permis à Jésus de clouer le bec aux Pharisiens cf Mt 22 ,41sq) qui dit au Messie « tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédek ». Cette citation fait en quelque sorte le lien avec la tradition chrétienne, car elle sera reprise par Paul dans l’épître aux Hébreux (Hé 5, 5) et, là, bien sûr, explicitement appliquée au Christ.
Quant à la mention de l’offrande du pain et du vain, elle a été évidemment été interprétée comme une préfiguration de la Cène. L’une des premières évocations explicites est celle de Cyprien de Carthage, au début du 3ème siècle. Rachid de Troyes, lui, commente ainsi cette offrande : « comme en en offre à ceux qui reviennent épuisés de la guerre ». Il ajoute que c’est une pratique d’autant plus recommandée qu’on a massacré tous ses adversaires, en l’occurrence ces « rois du nord » mentionnés plus haut.
Que le sacrement de la Cène soit pour nous plutôt un signe d’Unité et de Paix ; qu’il ne soit plus le sacrement de la division. Gérard Brugnot.
Mercredi 13 mai 2020 Gn 14/1-16 Lecteur Josué Rakotorinairy
Nous sommes en guerre ! Des petits peuples se sont alliés pour sortir de l’emprise d’un plus puissant. Celui-ci ne veut pas lâcher et trouve des partenaires pour l’aider à faire revenir les choses dans l’ordre et châtier les indisciplinés. La répression est féroce. Les alliés de Kerdolaomer répriment les peuples insurgés et obtiennent réparation en pillant et en emprisonnant les populations civiles, dont la famille de Loth, le neveu d’Abram. Celui-ci ne tergiverse pas. Peut-être tire-t-il avantage de la fatigue et de l’euphorie conquérante de ses adversaires. En tout cas, l’ordre selon Abram, c’est de ramener tous les biens et la famille de Loth à la maison. Il y met les moyens, il n’hésite pas à sortir de la quiétude dans laquelle il était à Mamré. Il prend des risques et il remporte la victoire.
Nous sommes en guerre ! Avait dit le président Macron pour annoncer les mesures de confinement. Un virus a mis en danger une partie de la population et menacé de mettre à terre notre système de santé. Des décisions ont été prises, des moyens ont été déployés. Des hommes et des femmes se sont mobilisés. Même si la manière de procéder peut être discutée, le but est de remporter la victoire et de ramener le plus de monde possible sain et sauf à la maison…
La suite de l’histoire d’Abram montrera que, pour autant, la paix ne repose pas sur la ville de Sodome où réside Loth et que les choses sont plus complexes qu’elles ne paraissaient. Mais je laisse ce commentaire à ceux qui me suivront.
En attendant, que Dieu nous soit en aide et qu’il conduise nos dirigeants ! Marie-Pierre Van den Bossche
Mardi 12 mai 2020 Gn 13 / 2-18 Lectrice Sylviane Spindler
« Tu as tout le pays devant toi. Séparons-nous : si tu vas vers le nord, j’irai vers le sud ; et si tu vas vers le sud, j’irai vers le nord ».
En poussant Loth à l’autonomie, en lui laissant choisir l’espace où il pourra faire sa vie, Abram s’efface et préserve l’essentiel : la paix au sein d’une famille dont la cohésion est menacée par le trop peu de ressources à partager. En apparence, il lui revient la moins bonne part, mais Loth apprendra vite qu’aller vers le plus facile n’est pas forcément le meilleur choix…
L’auditeur attentif aura noté que le voyage d’Abram entre Béthel et Mamré est encadré par deux célébrations : Abram invoque Dieu au début (13.4) et dresse un autel une fois arrivé à Mamré (13.18). Loth, trop pressé de prendre possession, n’a pas pris le temps de la célébration. Il est pourtant tellement nécessaire, ce temps … Encore aujourd’hui, même si beaucoup l’ont oublié, c’est le moment béni où déposer ses questions, ses angoisses, ses joies, ses doutes, élever une louange pour ce qui a été donné et prier pour trouver les voies de l’apaisement dans l’épreuve. Rendre un culte, c’est dire que nous ne sommes pas les maîtres de nos vies, que tout est à Dieu et que sa présence et sa promesse nous éclairent et nous fortifient. Sylviane Spindler
Lundi 11 mai 2020 Gn 12/1-20 Lecteur Hervé Gantz
Avec ce chapitre 12 du livre de la Genèse commence le cycle d’Abram (il n’est pas encore Abraham). Plusieurs éléments centraux de ce cycle sont convoqués pour commencer ; Abram lui-même et sa famille proche : Sarai et son neveu Loth, le pays de Canaan mais aussi l’Egypte, déjà terre d’accueil.
La mission proposée à Abram est limpide : être médiateur de bénédiction pour toutes les familles de la terre (12). Pour cela Abram doit quitter son pays, ses racines, et faire confiance à Dieu. Quand il part il ne sait pas quel va être le pays que Dieu lui promet d’habiter. Une bénédiction lui est accordée, il ne part pas seul mais avec sa fa femme, son neveu, et toutes ses richesses.
Cette mission est donc un appel à lâcher prise, à partir vers un inconnu géographique et existentiel. Au cours de cette itinérance Abram va se découvrir lui-même, « aller vers lui-même », autre manière de traduire le verset 1. Ce n’est pas toujours très glorieux. Et cela commence plutôt mal. Abram pousse sa femme dans les bras du Roi d’Egypte en taisant leur lien marital de peur d’être tué. La suite du cycle va nous montrer qu’Abram est souvent injuste avec ses femmes et ses enfants. Pourtant Dieu lui reste fidèle ou plutôt fidèle à son appel, à sa promesse. Quand Dieu nous appelle aujourd’hui à une mission à une ministère il ne nous abandonne pas. Hervé Gantz
Dimanche 10 mai 2020 Culte préparé par le pasteur Hervé Gantz. Cliquer ici
Samedi 9 mai 2020 Rm 7 / 1-13 Lectrice Sophie Dautheville-Guibal
« Mais maintenant nous sommes libérés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous retenait prisonniers ».
Le chapitre 7 de la Lettre aux Romains a fasciné des générations de théologiens et de prédicateurs, tant il trouve un écho profond dans l’expérience humaine.
Paul nous parle ici de la limite de la loi, de la situation d’échec des hommes qui y cherchent la voie du salut. Il nous avertit que la loi mosaïque — et toute autre loi ou forme de légalisme — ne saurait nous délivrer du pouvoir du péché. L’illusion de compter sur nos propres ressources pour faire le bien en suivant une multiplication de règles, de commandements, nous conduira immanquablement à la défaite. Il nous dit que seule une loi nouvelle, celle de l’Esprit de Dieu, nous délivre de la loi du péché, accomplit la justice de la loi en nous, nous transforme et nous conduit à la vie. La Lettre n’est pas finie … et les motifs de réflexion non plus ! A suivre… Sylviane Spindler
Vendredi 8 mai 2020 Rm 6/15-23 Lectrice Laurence Largillier
Obéir de cœur (v.17)… Ce que dénonce Paul, à la suite du Christ, c’est la loi vécue comme un joug : obéir sans coeur, obéir en vue d’obtenir la faveur de Dieu, obéir par crainte du châtiment, obéir pour plaire et être bien vu autant des hommes que de Dieu, obéir par calcul, c’est subvertir, corrompre ce pour quoi la loi a été véritablement conçue. L’intention de la loi offerte par Dieu aux hommes a été détournée. Elle est ainsi devenue une loi pour juger et asservir, pour entretenir une culpabilité malsaine, morbide chez l’autre, comme en soi-même, une loi pour maitriser son salut, sa destinée et par là, finalement, se rendre maître de Dieu… Voilà le péché ultime.
Obéir de cœur… Après Jésus, Paul rappelle que la loi est faite pour l’Homme et non l’Homme pour la loi. Jésus n’abolit pas la loi, mais l’accomplit, dans l’amour. Jésus nous rappelle, par sa vie toute entière, quelle est l’intention de la loi, son esprit. C’est parce qu’il aime d’un amour sans faille que la loi est accomplie, même lorsque, en apparence, il la transgresse. Nous sommes donc appelés à l’intelligence du cœur et au discernement pour nous libérer de l’esclavage du péché et entrer dans la liberté des enfants de Dieu, dans une relation de confiance en Dieu, en les autres et en nous mêmes. Alors, à la suite du Christ, à la suite de Paul, nous n’avons plus peur, ni de nos propres faiblesses, ni de celles des autres, ni de Dieu. Nous aimons car, depuis toute éternité, Dieu, le premier nous a aimés, nous a pardonnés, nous a libérés du poids morbide de la loi. Il nous fait confiance, il nous appelle, il nous envoie, pour aimer à notre tour.
Obéir de cœur… En ce jour où nous célébrons la capitulation de l’Allemagne, nous sommes nous aussi, invités à capituler de notre volonté de puissance et à nous remettre entre les mains du Christ. Il n’y a plus de maîtrise de notre destinée, il y a juste à se laisser conduire par l’Esprit Saint. Voilà ce qu’est la grâce, la Vie, en abondance.
Marie Pierre Van Den Bossche
Jeudi 7 mai 2020 Rm 6 /1-14 Lectrice Françoise Deransart
« Nous avons été totalement unis à lui au moment où nous sommes morts avec lui. De même, nous serons unis à lui en nous levant comme lui de la mort » v 5. Si Paul exprime avec conviction que ce que Dieu a fait pour son fils, il le fera pour nous, il l’exprime au futur. Nous le serons, c’est la bonne nouvelle…. Paul n’en dit pas plus, il s’abstient de tous détails sur l’après, sur l’au-delà… Faire confiance à Dieu ! Car c’est de notre aujourd’hui que nous parle Paul, de notre foi en Jésus-Christ, « entre lui et nous, c’est à la vie et à la mort ».
« Par le baptême, nous avons été plongé avec lui dans la mort… pour que nous aussi, nous vivions d’une vie nouvelle » v 4. Le baptême nous rappelle que, par sa mort et sa résurrection, le Christ a soulagé nos épaules du poids du péché, il a ouvert nos vies à la Grâce infinie de Dieu… Alors « vivons comme des ressuscités » portés par le souffle, par la force du Saint-Esprit : « je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».
Au moment où la société française – comme bien d’autres – est affrontée à l’après-confinement, recevons les encouragements de Paul « à nous mettre au service de Dieu comme des vivants revenus de la mort » v 13. Comme le vent du Saint-Esprit fit lever et sortir les premiers apôtres confinés dans la chambre haute, sortons de ce temps imposé de confinement pour vivre une vie toujours plus proche de celle du ressuscité. Par lui et avec lui, nous mettre au service de Dieu c’est remettre en question nos façons de vivre qui creusent les inégalités, qui blessent la terre, c’est œuvrer pour plus de justice, c’est dénoncer toutes les violences, … c’est la diaconie, c’est prier. « Puisse le Saint-Esprit nous faire sortir de nous-mêmes pour aller vivre l’amour de Dieu les uns avec les autres.» Françoise Deransart
Mercredi 6 mai 2020 Rm 5 / 12-21 Lecteur Marc Chelouche
Paul nous fait découvrir l’amour de Dieu en utilisant une triple comparaison comme des poids sur une balance à deux plateaux. Sur l’un des plateaux, Adam et toute l’humanité pécheresse et vouée à la mort, sur l’autre Jésus-Christ revenu de la mort, une multitude et la grâce de Dieu. On pourrait croire que Jésus ne fait pas le poids. Et pourtant Paul plaide que la justice de Dieu est la plus forte. « Or, la loi est intervenue pour que la faute soit amplifiée ; mais là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé. »(v.20)
[1]Cette justice de Dieu n’est pas une punition. Cela a été la révélation pour Luther, elle est ce qui rend l’homme « plaisant » devant Dieu. Cette justice n’est autre que celle du Christ qui, sur la croix, délivre l’humain de la puissance de la mort. Contrairement à ce que l’on croit parfois dans le protestantisme, cette notion de grâce nous valorise et nous mobilise. La grâce est une manière de dire que l’humanité a de la valeur pour Dieu, que l’homme est une espérance de Dieu. Et loin de nous rendre indifférents et irresponsables, la grâce nous libère pour les autres. La grâce, c’est l’incarnation de Dieu, c’est un acte de solidarité profonde avec le monde, pour le transformer, pour le sauver, pour le rendre habitable pour tous.[2]Marc Chelouche
[1] Raphaél PICON Ancien doyen de l’IPT de Paris. Culte de la Réformation (30/10/2011)
[2] Ibid
Mardi 5 mai 2020 Rm 5 / 1-11 Lectrice Dominique Emin
« Etant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » … écrit Paul. On le sait, ce premier verset du chapitre 5 de la lettre aux Romains a fondé et inspiré la grande découverte théologique des Réformateurs du 16ème siècle – cette révolution de la « justification par la foi ».
Luther a compris de l’enseignement de Paul que la paix avec Dieu n’est pas l’œuvre de l’homme mais qu’elle se trouve simplement dans la réponse confiante à l’amour de Dieu. La foi, c’est croire que Jésus est totalement présent à mon aventure terrestre : je suis justifié, accepté, pardonné, relevé, par la confiance que je fais à l’amour et à la grâce de Dieu. Parce que je sais que je suis aimé, je suis en paix. En paix avec Dieu. Avec les autres. Avec moi-même. Je suis justifié. Je suis aimé. C’est ce que je crois. Sylviane Spindler
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Lundi 4 mai 2020 Rm 4 / 13-25 Lecteur Philippe Sautter
La promesse est pour Abraham et ses descendants: ceux-ci n’y sont pour rien, ils ne l’ont pas méritée, comme des héritiers qui n’ont rien fait pour mériter leur héritage. D’où, la comparaison que fait Paul entre la foi d’Abraham et celle des chrétiens en Jésus-Christ. Ce qui est juste demandé à Abraham comme à ses héritiers c’est d’y croire. Malgré les apparences, il a cru en la promesse de Dieu, le Dieu unique qualifié par son pouvoir de création et de résurrection. Et cette promesse s’étend à tous ses héritiers dans la foi, toutes les nations, et pas seulement à sa généalogie. La paternité d’Abraham est ainsi l’œuvre de Dieu. D’où le parallèle avec notre propre foi en Dieu qui a ressuscité Jésus-Christ. Dieu a considéré comme juste Abraham à cause de sa foi. De même il nous justifie par notre foi en Jésus-Christ ressuscité. Comme le dit Antoine Nouis dans son commentaire du Nouveau Testament, « Parce que Jésus est mort et ressuscité, je peux faire miennes les promesses faites à Abraham. Grâce à Jésus-Christ, chaque fois que je lis Abraham dans tout ce chapitre 4, je peux lire mon propre nom. » Philippe Sautter
Dimanche 3 mai 2020 Culte préparé par le pasteur François Dietz. Cliquer ici
Samedi 2 mai 2020 Rm 3/21-31 Lecteur Hervé Gantz
« Dieu l’a offert en sacrifice. Alors par sa mort le Christ obtient le pardon des péchés pour ceux qui croient en lui ». Rm 3/25
Voilà une des affirmations les plus sulfureuses de la pensée paulinienne qui divise le protestantisme. D’un côté les tenants d’une théologie libérale pour lesquels comprendre la mort du Christ comme un sacrifice expiatoire est inepte et même scandaleux. De l’autre les tenants d’une théologie évangélique qui fait sienne la formulation de l’apôtre Paul : la mort de Jésus-Christ librement consentie est l’événement unique qui réconcilie de manière définitive Dieu avec l’humanité. Pourvu que les humains fassent acte de foi !
Sur cette question primordiale de la foi on pourrait croire qu’évangéliques et libéraux se retrouvent. Mais je n’en suis pas si sûr. Pour les évangéliques la foi est plutôt une décision consciente et libre : un oui de l’homme à Dieu. Pour les libéraux elle est plutôt un don de Dieu offert aux hommes un oui de Dieu à l’homme.
Là où cela se complique c’est que Paul est évangélique dans sa conception sacrificielle du Salut et plutôt libéral dans sa conception de la foi cf Éphésiens 2/8. « C’est par la foi que vous êtes sauvés et cela ne vient pas de vous c’est le don de Dieu ».
Bonne nouvelle il y a un point sur lequel tous les protestants sont d’accord: en matière de foi et de Salut c’est Dieu qui a l’initiative. C’est Dieu qui fait toujours le premier pas. Et quand bien même on l’éconduirait comme un amoureux déjà rassasié d’amour il ne cessera de revenir nous offrir le sien. Hervé Gantz
Vendredi 1er Mai 2020 Rm 3/1-20 Lecteur Hervé Gantz
D’où vient cette injustice dans le cœur de l’homme ? D’où vient cette incapacité pour lui à ne pas faire toujours le bien qu’il voudrait et à malheureusement faire quelquefois le mal qu’il ne voudrait pas ? Certains sont tentés de répondre « de Dieu » puisqu’il a créé l’homme. Les récits de la Genèse nous proposent une autre origine à cette tragédie. Le couple humain originel est confronté à la tentation de ne pas obéir aux lois établies par Dieu, de ne pas manger de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal. Quelle est cette puissance tentatrice ? On ne le sait pas. Elle prend dans le texte le visage du serpent. Elle s’oppose en tout cas à Dieu.
L’apôtre Paul nous décrit très clairement sa vision de l’être humain. Un être capable de discernement et de choix, mais pas totalement. Il reste en lui de l’inachevé de l’inaccompli. Un être qui ne peut résister toujours à la tentation. Il faut l’accepter ! Pour recevoir de Dieu son aide et son pardon. Martin Luther inspiré par la pensée paulinienne va résumer cela par la fameuse formule « Simul Justus et Simul Pecator ». En même temps juste et pécheur. Telle est la nature de l’être humain. La Loi divine pour l’apôtre Paul a d’abord pour usage de lui faire prendre conscience de cette ambivalence. Mais elle est aussi un guide de vie : « Tout est permis, mais tout n’édifie pas »1Cor 10/23. Pour le dire autrement : pour Paul, la Loi est une grâce de Dieu pour nous conduire sur le chemin de sa Grâce. Hervé Gantz
Jeudi 30 avril 2020 Rm 2/ 17-29 Lecteur Bertrand Missemer
Ces chapitres nous font penser à la séance d’un tribunal. L’un après l’autre, les accusés comparaissent devant le Juge souverain. Après la condamnation des gens des nations (ch. 1), après celle de l’homme moral et civilisé (début du ch. 2), c’est le Juif qui est appelé à la barre. Il se présente la tête haute. Son nom de Juif, la Loi sur laquelle il se repose, le vrai Dieu qu’il prétend connaître et servir (v. 17…), tout cela va certainement établir sa supériorité sur les autres prévenus et le faire acquitter… Mais que lui répond le Magistrat suprême? — Je ne te jugerai ni sur tes titres (v. 17), ni sur ta connaissance (v. 18), ni sur tes paroles (v. 21), mais sur tes actes. «Toi donc qui enseignes les autres… toi qui prêches… toi qui dis…», ce qui m’intéresse c’est ce que tu fais… et aussi ce que tu ne fais pas (Matt. 23:3 mt 23.1-7). Loin de t’excuser, tes privilèges aggravent ta culpabilité.
Le péché des païens est appelé l’iniquité (ch. 1 v. 18 rm 1.16-19): une marche sans loi et sans frein selon les caprices de la volonté propre. Le péché des Juifs se nomme la transgression (v. 23), autrement dit la désobéissance aux commandements divins connus. Et combien plus responsables sont aujourd’hui les chrétiens; ils possèdent toute la Parole de Dieu!
Dieu regarde au cœur et non pas à l’apparence ou à la position extérieure ; cette dernière entraîne des privilèges, mais augmente en même temps la responsabilité (notamment pour le peuple Juif). Bertrand Missemer (inspiré de Bible en ligne)
Mercredi 29 avril 2020 Rm 2/1-16 Lectrice Françoise Deransart
« Dieu récompensera chacun selon ses actes » v 5. À première lecture, je sursaute arqueboutée que suis au pilier « Sola Gracia », par la Grâce Seule…. Lire la suite, comprendre et recevoir le message de Paul aux chrétiens de Rome…, aux chrétiens de l’Eglise Protestante unie de France en 2020…. Vos actes valent pour la motivation profonde qui les anime. Ecouter la Parole de Dieu est une chose, la mettre en pratique en est une autre… et c’est la mise en oeuvre qui compte aux yeux de Dieu. Agissez-vous pour la gloire de Dieu ou pour votre propre gloire ? Changez-vous de vie pour suivre la Loi ou refusez-vous de comprendre, suivez-vous votre propre loi ? Aux autres, vous pouvez donner le change mais pas à Dieu ! Dieu connaît vos pensées les plus secrètes, vos motivations les plus ambiguës, les plus cachées, ce sont elles qu’il garde en mémoire.
Dieu connaît votre promptitude à vous penser meilleurs, à juger les autres… alors que vous n’êtes ni supérieurs ni différents, alors que vous résistez à mettre en question ceux de vos comportements qui nuisent à vos relations humaines, à votre relation à la terre….
Et ceux et celles qui, aujourd’hui, connaissent de moins en moins la Loi ? Réponse de Paul : « Ceux qui ne sont pas juifs ne connaissent pas la loi de Moïse. Pourtant, certains font naturellement ce que cette loi commande… Par là, ils montrent une chose: les actes que la loi demande sont écrits dans leur cœur » v 14, 15.
Dieu n’est pas un « bisounours ». Dieu est un juge juste, intégre. Chaque cœur humain sera mis à nu, Dieu révélera ce que nous avions cru tenir caché à ses yeux, aux yeux de tous. « Selon la Bonne Nouvelle que j’annonce, ce jour-là Dieu jugera par Jésus-Christ tout ce qui est caché dans la vie des gens » v 16. Jésus incontournable « C’est lui seul qui peut nous sauver. En effet, dans le monde entier, Dieu n’a donné aux hommes personne d’autre pour nous sauver », Actes 4 v 12. Amen. Françoise Deransart
Mardi 28 avril. 2020 Rm 1/ 16-32 Lecteur Marc Chelouche
C’est sans honte que j’annonce La Bonne Nouvelle » Certains ont traduit : « Je ne rougis pas de l’Évangile. » L’Épître aux Romains ? À certains égards, la Réforme est née de la lecture de cette lettre qu’en a faite au 16ème siècle le Réformateur Martin Luther. Elle fut pour lui la source d’une illumination : il comprit alors que nos actions et nos entreprises sont impuissantes à nous apporter le salut et que nous le recevons de la seule grâce de Dieu. Luther à la Diète de Worms en 1521, a proclamé sa foi, se réclamant de la Bible et du témoignage de sa conscience, mais il a été mis au ban de l’Empire et donc menacé de mort et dû se confiner dans le château de la Wartburg où il a traduit la Bible.
Cette période de confinement nous oblige à réfléchir sur nous mêmes et les autres. Malgré le mal, ce COVID-19 et tout ce que l’homme a fait pour abîmer notre Terre et les relations entre les hommes, Dieu nous aime tellement qu’il a mis son esprit divin en l’homme Jésus qui est resté fidèle à sa mission, jusqu’à la mort, malgré la méchanceté des hommes. Mais Dieu l’a ressuscité et par amour nous pardonne toutes nos fautes, malgré nos reniements.
C’est le moment malgré la distanciation sociale, de profiter des bienfaits de la technologie pour rester en contact (par téléphone, e-mail, vidéo-conférence) avec nos amis, les personnes seules ou démunies et de leur apporter la Bonne Nouvelle sans avoir à en rougir. Terminons par une citation du prof. Daniel Marguerat :« L’Évangile nous dit que c’est ensemble que nous serons sauvés. Les Églises sont ces lieux où l’on peut cultiver l’entraide, où l’on tisse des liens entre les gens et les générations. Plus que jamais, il apparaît que sur notre Terre, nous sommes confiés les uns aux autres.» Marc Chelouche
Lundi 27 avril 2020 Rm 1/ 1-15 Lecteur Bertrand Missemer
Cette lettre adressée par Paul aux Romains sur de vérités chrétiennes a été placée la première alors qu’elle a été écrite après d’autres. Son sujet, c’est l’Évangile. Et avant de recevoir un enseignement chrétien, il faut commencer par devenir chrétien. Cette occasion nous est donnée, par la lecture de ce passage. C’est une exhortation à demander au Seigneur qu’il touche notre cœur et notre conscience par le pouvoir de la seule Parole et l’autorité de l’Évangile, « puissance de Dieu en salut à quiconque croit ».
Cette lettre a été écrite bien avant le voyage dramatique raconté à la fin des Actes. Paul n’avait donc encore jamais vu les croyants composant l’assemblée à Rome. Mais – ce qui est la condition d’un service utile – il est plein d’amour pour eux et avant tout pour celui dont il va leur parler : Jésus Christ. Son Nom remplit ces premiers versets. N’est-il pas en effet la substance de l’Évangile, le fondement de toute relation entre Dieu et l’homme ? D’autre part le fait que Paul était prêt à annoncer l’Évangile (v. 15) à ceux qu’il appelle pourtant déjà des bien-aimés et des saints (v. 7) nous confirme que cette bonne nouvelle de l’Évangile ne se limite pas au simple pardon des péchés. Il contient toute la vérité en Christ. Bertrand Missemer
Dimanche 26 avril 2020 Culte 2ème dimanche après Pâques préparé par le pasteur Marie-Pierre Van den Bossche. Cliquer ici
Samedi 25 avril 2020 Gn 10/ 1-32 Lectrice Isabelle Héritier
Dieu veut que nous examinions l’origine des choses; il montre en Genèse 10 l’origine de toutes les différentes nations qui furent mises en contact avec son peuple. Nous trouvons en Genèse 10, Babylone, Ninive, l’Egypte, les Cananéens, et les Philistins. En Nimrod, le caractère et la gloire du monde de l’homme, et dans les fils d’Héber, le fruit de la grâce divine dans une race de pèlerins qui passent.
C’est une belle chose que d’être un fils d’Héber; c’est beaucoup mieux que d’être un Nimrod, un homme qui voudrait avoir toute la gloire du monde à ses pieds, et qui exercerait la violence d’un chasseur pour l’obtenir. Tout cela arrivera à son plein développement dans le grand Nimrod des derniers jours, le grand chef rebelle de la puissance impériale des nations, qui sera caractérisé par la rébellion contre Dieu et par la violence contre l’homme. Avec lui nous voyons l’homme commencer à saccager la terre, y faisant régner la peur et la souffrance en tuant, pour son plaisir et pour affirmer sa puissance, les animaux que Dieu avait donnés pour sa nourriture (ch. 9 v.3 à 7). Les choses se développent toujours plus rapidement du mauvais côté que du bon.
Revenons de notre rébellion pour enfin respecter la Création,convertissons nous et rejetons avec force le système de valeurs qui nous environne sans nous laisser polluer. Isabelle Héritier
Vendredi 24 avril 2020 Gn 9/ 18-29 Lectrice Laurence Largillier
Comme on l’a souvent remarqué, Noé ne put se gouverner lui-même. Il plante une vigne, il s’enivre et se déshonore. Puis, son fils Cham le déshonore, et la malédiction intervient. Il y a une famille sous la malédiction, et une autre dans la bénédiction. Ceci est présenté pour montrer quelle est la source des méchants qui seraient détruits par Josué, des centaines d’années plus tard. Nous voyons ici que Cham déshonore son père et il est maudit dans sa postérité, Canaan.
Les enfants de Cham ne peuvent pas être comme d’autres dans ce monde. Il sera l’esclave des esclaves. Japheth méprise Sem maintenant, mais il se trompe tout à fait, car Dieu lie le renom avec Sem. Le propos de Dieu était de faire entrer Christ dans la famille de Sem.
Japheth signifie agrandissement; la grâce de Dieu s’est étendue et c’est en rapport avec les nations que toute la plénitude des pensées de Dieu a été révélée. Toutes les nations le béniront. Ceci fut dit à Abraham et Dieu « agrandit » Japheth maintenant, en le faisant entrer dans les tentes de Sem; il n’y a pas de bénédiction ailleurs.
Beaucoup d’entre nous ont été persuadés d’entrer dans les tentes de Sem; toute bénédiction est en rapport avec Christ.
Sem est la famille renommée, dans laquelle Dieu a fait entrer Christ. Il vint aux tentes de Sem, et c’est là qu’il nous faut entrer pour obtenir la bénédiction.
Il est beau de remarquer que lors de la première proclamation de l’évangile, Dieu justifia le caractère de sa grâce, en convertissant un membre de chacune de ces trois familles — l’eunuque éthiopien, de celle de CHAM (Actes 8 :27), Saul de Tarse de celle de SEM (Actes 9:3-9), et le centurion Corneille de celle de JAPHETH (Actes 10).
Dieu a amené un membre de chaque famille pour montrer la perfection et l’universalité de sa grâce. Bertrand Missemer
Jeudi 23 avril 2020 Gn 9/1-17 Lecteur Josué Rakotonirainy
Après avoir offert ses holocaustes (texte d’hier) Noé est béni, avec sa famille. Dieu leur demande de se multiplier et de remplir la Terre, comme un « replay » de la première Création, au début de la Genèse. Mais il y a un fait nouveau: Dieu semble s’accommoder de la violence introduite dans sa création par l’homme, commencée par le meurtre d’Abel et poursuivie par les contemporains de Noé. L’homme devient un sujet d’effroi pour les animaux, au lieu de vivre en paix avec eux. Il devient carnivore (ce qui ne signifie pas que la Bible autorise la surconsommation de viande et l’élevage intensif! ) Dieu donne un cadre à cette violence humaine: tuer des animaux pour sa nourriture est permis, mais le meurtre de ses semblables est formellement interdit. Notons qu’alors, le meurtrier est jugé et puni par la justice humaine (v6), comme si Dieu renonçait à punir lui-même, comme il l’avait fait avec Caïn. Des exégètes disent ainsi que, pour ce qui le concerne, Dieu renonce à la violence envers l’homme: il n’y aura plus jamais de Déluge; il dépose son arc (arme de guerre) et le met couché dans le ciel, pour montrer qu’il ne s’en servira plus. Il conclut même une alliance, la première, avec l’humanité. Cette alliance sera renouvelée avec un homme, Abraham, puis un peuple avec Moïse, tout en renouvelant aussi ses règles, avec les commandements et la Loi. Mais c’est en Jésus-Christ que Dieu manifeste à nouveau son amour pour l’humanité, en lui offrant une nouvelle alliance fondée sur la foi, l’espérance et l’amour. Philippe Sautter
Mercredi 22 avril 2020 Gn 8/1-22 Lectrice Marie-Pierre Van den Bossche
Pourquoi Noé offrit-il des holocaustes à son arrivée sur la terre ferme ? En effet, sachant que l’holocauste est un sacrifice d’expiation on peut se demander de quel péché Noé a-t-il besoin de se faire pardonner. Certes, Noé est le seul juste à partir duquel Dieu a voulu sauver l’humanité mais l’est-il tout autant qu’Abraham, qui a demandé à Dieu d’épargner Sodome dès lors qu’il y trouverait dix justes ? L’est-il tout autant que Moïse qui a intercédé pour son peuple après l’épisode du veau d’or ? Si Noé est l’image de ce juste, seul rescapé, avec sa famille, parmi toute l’humanité, Jésus est celui qui, dans un mouvement contraire, va se donner lui-même en sacrifice, en holocauste, afin que tous les hommes soient sauvés. Toutefois, nous pouvons voir aussi dans cette image de Noé, seul juste survivant au chaos, à la violence du monde, celle de la victoire du bien sur le mal, de l’amour sur la haine et de la vie sur la mort. Or ce « bien » victorieux est une promesse qui échappe toujours à l’homme, y compris à Noé… d’où la nécessité de l’holocauste, signe de nécessaire repentance de l’être humain, qui plait à Dieu et appelle sa miséricorde. Marie-Pierre Van den Bossche.
Mardi 21 avril 2020 Gn 7/1-24 Lectrice Sophie Dautheville-Guibal
Châtiment divin ? Tragédie absurde ? Nous le savons, les origines du récit du Déluge se trouvent en Mésopotamie. Certes, dans la Genèse, la catastrophe arrive par la volonté de Dieu qui veut punir l’humanité de ses penchants pour le mal. Mais en soulignant sa tristesse face au comportement des hommes, le commentaire d’hier rappelait que le Dieu de la Bible n’est pas un dieu lunatique à l’image de ceux qui peuplaient le panthéon des religions polythéistes antiques – et qui n’éprouvaient le plus souvent que de l’indifférence et du mépris pour les humains.
Si le sens de cette histoire est d’aider l’humanité en déroute à retrouver la voie d’une vie digne, alors oui, notre réalité d’aujourd’hui entre en résonance avec le mythe antique de Noé et du Déluge. Et dans les soubresauts de ce monde, il ne s’agit pas tant de savoir ce que nous avons fait pour mériter cela (nous en avons bien une petite idée…) ou ce que nous allons devenir. Mais plutôt de nous demander : « Qu’attends-tu de moi, de nous, Seigneur, en ces temps troublés ?»
Noé est un nom qui veut dire : « Celui qui apporte le repos, la consolation ».
Je crois que l’Éternel nous veut dans l’arche avec Noé, du côté de la vie ; imparfaits oui, mais humbles, fidèles, fraternels et droits. Sylviane Spindler
Lundi 20 avril 2020 Gn 6/1-22 Lectrice Julie-Marie Monge
Toute cette semaine nos lectures auront pour thème le déluge, texte largement inspiré d’un mythe mésopotamien.
C’est un texte assez long avec plusieurs phases : la décision de Dieu d’anéantir les humains en épargnant Noé, le déluge proprement dit, la sortie de l’arche et l’alliance de Dieu avec Noé.
Dans la période exceptionnelle que nous vivons aujourd’hui et qui concerne une grande partie de l’humanité, un tel récit nous amène naturellement à faire le lien avec la situation actuelle.
Pourtant, puisque ce récit va s’étaler sur plusieurs jours, je voudrais simplement considérer aujourd’hui le point de départ : la décision de Dieu d’anéantir les humains et cela non en regardant à l’homme mais en regardant à Dieu. Le texte biblique nous dit : « Le Seigneur vit que les humains étaient de plus en plus malfaisants dans le monde… Il en fut attristé et regretta d’avoir fait l’être humain sur la terre. »
Je voudrais m’arrêter sur la tristesse de Dieu. Selon le texte biblique, le comportement des hommes attriste Dieu. Mon comportement peut attrister Dieu !
Cela bouleverse l’image du Dieu tout puissant, du Dieu fort, et peut nous faire prendre conscience du fait que, alors que bien souvent nous demandons à Dieu de prendre soin de nous, il est peut-être de notre responsabilité de prendre soin de Dieu pour que Lui aussi se réjouisse de notre présence comme nous nous réjouissons de la Sienne ! Julie-Marie Monge
Dimanche 19 avril 2020 Culte du 1er dimanche après Pâques préparé par le Pasteur Hervé Gantz (cliquer)
Samedi 18 avril 2020 Gn 4 /17-26 Lecteur Josué Rakotonirainy
On trouve dans le jardin des Tuileries à Paris une statue de Paul Landowski : Jabel (Yabal) le berger, Jubal (Youbal) le poète, Tubal-Caïn le forgeron. L’inscription dit : « N’est-ce pas là toute l’humanité ? L’homme des champs, le poète, l’ouvrier des villes. » Eh bien c’est ce récit que nous venons de lire qui en est l’origine.
Généralement, nous sautons un peu vite les généalogies que l’on trouve surtout dans l’Ancien Testament. Si l’on est attentif, elles nous disent pourtant quelque chose d’essentiel. Avec elles, le passé, le présent et le futur sont assemblés pour nous rappeler que Dieu seul porte en lui-même le caractère d’éternité. Cette généalogie qui attribue à la descendance de Caïn toutes les acquisitions de la technique ou de la civilisation (v.17-22) n’oublie pas le problème de la violence répétée et multipliée (v.23-24).
Dans notre période de confinement où depuis très peu de temps, les autorités civiles nous indiquent qu’il y a demain un futur, les lecteurs de la Bible se rappellent ce verset du Dt (Dt 30, 19) : « j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives »… Que Dieu nous porte dans le présent et le futur pour bâtir un monde qui ressemble au Royaume de Dieu ! François Dietz
Vendredi 17 avril 2020 Gn 4/1-16 Lectrice Sylviane Spindler
Le récit de Caïn et Abel fait partie de ces textes qui nous heurtent car ils nous donnent l’image d’un Dieu injuste. Et notre désarroi, en tant que lecteurs, est aggravé par le fait que les clés de compréhension manquent aux êtres de raison que nous sommes : en particulier, l’histoire ne dit pas pourquoi Dieu refuse l’offrande de Caïn alors qu’il accepte celle d’Abel. Mais le résultat de cette inégalité de traitement ne se fait pas attendre : la rancœur survient et l’irréparable avec.
Parmi les nombreuses questions soulevées par cet épisode tragique, il y a celle de la puissance de la parole. Le rédacteur du texte a choisi de ne pas faire parler Caïn. Est-ce une façon de signifier que c’est une carence de parole qui a conduit au meurtre ? Caïn n’a pas su parler à Abel et la violence s’est substituée à la parole – cette parole qui permet de maintenir le conflit en deçà du seuil critique. De même qu’ici l’absence de parole entre les deux frères a conduit au meurtre, nous savons que c’est souvent elle qui conduit à la violence.
Finalement, le dialogue qu’il n’a pas pu avoir avec son frère Abel, c’est avec Dieu que Caïn va l’avoir. A l’image de Caïn nous commençons souvent par nous dérober avant d’accepter notre responsabilité. Lorsque que nous acceptons de reconnaître notre péché, Dieu nous dit : « Je suis avec toi ». Il nous dit aussi que nous pouvons changer le cours des choses en provoquant le dialogue qui fabrique le frère. Et quand bien même cela ne marcherait pas à chaque fois, il est là pour nous dire de continuer.
« Va, avance sans avoir peur, je suis avec toi ». Sylviane Spindler
Jeudi 16 avril 2020 Gn 3/1-24 Lecteur Hervé Gantz
Le paradis est un mot de la culture babylonienne pour désigner un grand parc clôturé réservé à l’élite. Celle-ci pouvait venir y trouver repos à l’ombre des arbres et aussi venir y chasser. Le rédacteur biblique imprégné de la culture mésopotamienne et placé comme tous les êtres humains devant les grandes questions de la vie tente d’y répondre: pourquoi la mort, pourquoi la souffrance, pourquoi faut-il gagner son pain à la sueur de son front? Et des questions un peu moins importantes: pourquoi le serpent n’a t-il pas de pattes?
Il y a donc deux arbres dans le jardin. L’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais qui permet de voir les choses telles qu’elles sont, et l’arbre de la vie. Ce qui se joue dans ce texte c’est une perte d’innocence. Adam et Ève découvrent qu’ils sont nus. Ils se couvrent de feuilles de figuier pour commencer et puis Dieu leur offre des vêtements de peaux de bêtes. Il les habille. Il les revêt. Il prends soin de leur nudité, de leur perte d’innocence. De quoi les revêt-il? Je le crois de son amour, de sa grâce, de sa bienveillance. Le paradis est perdu. Il faudra maintenant travailler et souffrir. Mais le lien relationnel entre Ève, Adam et Dieu n’est pas rompu. Lien fait de délicatesse. Dieu fait du bruit avant de se présenter devant Ève et Adam afin de leur permettre de couvrir leur nudité. Quant à l’autre arbre du jardin celui de la Vie, il marque la différence entre Dieu et l’être humain. Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. Mais non de manière définitive. Car comme le Christ est ressuscité d’entre les morts nous sommes appelés nous aussi à vivre cette résurrection. Hervé Gantz
Mercredi 15 avril 2020 Gn 2/1-25 Lectrice Marie Pierre Van den Bossche
Mardi 14 avril 2020 Gn 1/1-34 Lectrice Françoise Deransart
Dieu dit » : Parole de Dieu première dans le récit de la Création…. non pas parole d’ingénieur qui exposerait un procédé de fabrication de l’Univers, non pas parole de magicien qui crée à partir de rien – d’ailleurs, il n’y a pas rien, il y a la nuit, il y a l’eau…-, mais Parole portée par le Souffle de Dieu… Parole de Dieu, créateur de vie et de sens!
Dieu lance un processus de création que, dès la première heure, il améliore, il adapte, de jour en jour, afin qu’il devienne plus vivant, plus beau… . Dieu lance un processus conçu pour être ininterrompu, « Dieu crée hier, aujourd’hui, demain… ». Ce projet divin appelle une continuation, une évolution, un questionnement permanent dans lesquels la responsabilité des humains de ce vingt-et-unième siècle est engagée…
« Il y aura un avant-confinement, il y aura un après-confinement »…. Ferons-nous vraiment de cette épreuve une étape féconde dans le projet créateur de Dieu ? Saurons-nous avoir le regard d’analyse, de compréhension, de décision comme Dieu analyse, comprend et décide, de jour en jour, ce qu’il y a à améliorer dans ce qu’il crée ? Saurons-nous analyser les causes et les conséquences de la pandémie Covid 19 ? Saurons-nous nous remettre en cause, chacun et chacune ? Saurons-nous collectivement faire les choix pour assurer l’essentiel, éducation, santé et justice, au plus grand nombre des habitants de notre pays ?
Saurons-nous « travailler de toute notre créativité, de toute notre foi, à rendre ce monde plus vivable, plus juste selon les six premiers jours de la création? »
« Notre Père, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel…. »
Françoise Deransart
Lundi 13 avril 2020 Matthieu 28/11-20 Lecteur Philippe Sautter
Ce passage clôt l’Évangile de Matthieu par l’envoi des disciples en mission, qui sera à l’origine de la chrétienté. Notons que cette Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ s’est beaucoup plus propagée dans le monde que la rocambolesque « infox » imaginée par les grands prêtres. Comme quoi le mensonge ne paie pas toujours, sauf pour les gardes complices.
Jésus retrouve donc ses disciples en Galilée, comme il l’avait indiqué aux femmes témoins de sa résurrection (verset précédent 10). Le lieu est symbolique car ce sont les chemins de cette région qu’ils ont principalement arpentés ensemble durant le ministère de Jésus. Il y a ainsi continuité entre ce ministère et celui que vont assurer les disciples désormais. Avec le pasteur JF Breyne (Conférence de carême Coram Deo N° 5) remarquons que Jésus envoie en mission des disciples qui doutent: formidable encouragement pour nous! Nous pouvons, et devons, témoigner de notre foi malgré nos doutes, quels qu’ils soient, et même nos doutes sur la Résurrection! Le doute ne s’oppose pas à la foi, au contraire. Car l’absence de doute conduit au fondamentalisme, et bien souvent l’exclusion et la haine. Laissons le Christ nous accompagner et nous aider dans notre mission, à la suite des premiers disciples. Car, comme il le dit lui-même dans ce dernier verset de l’Évangile (et pour moi le plus beau!)
« Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde »
Philippe Sautter
Dimanche 12 avril 2020 10h30 Culte de Pâques préparé par le pasteur François Dietz (cliquer)
Samedi 11 avril 2020 Matthieu 27/55-66 Lectrice Isabelle Heritier
A partir du verset 57 est décrit l’enterrement de Jésus et les actes de plusieurs personnages. Joseph D’Arimathée prend fortement position pour Jésus, pour ne pas laisser le corps aux Romains qui laissaient se décomposer les cadavres des criminels sur leur croix, ou les jetaient dans une fosse commune. Ce Joseph est un riche juif, membre du sanhédrin (cette instance qui a condamné Jésus). Il est secrètement disciple de Jésus car afficher sa foi l’aurait exclu de sa communauté et de ses responsabilités. Par amour, il ne peut laisser Jésus sans tombeau décent; il prend son courage à deux mains pour aller réclamer le corps à Ponce Pilate et offrir une sépulture digne à Jésus, rendant ainsi sa foi publique. Il lui offre jusqu’à son propre tombeau familial. En agissant de la sorte, Joseph renonce aux fêtes de la Pâque juive (ayant touché un cadavre il est considéré impur pendant sept jours et ne peut participer à aucune célébration) et à tout ce qu’il ne voulait pas perdre avant.
Vendredi 10 avril 2020 18h30 Vendredi Saint – Culte préparé par François Dietz (Cliquer)
Jeudi 9 avril 2020 18h30 Jeudi Saint-Temps méditatif préparé par Hervé Gantz (Cliquer).
Mercredi 8 avril 2020 Matthieu 26/1-35 Lecteur Hervé Gantz
C’est étonnant. Judas Iscariote prends la décision de livrer Jésus aux chefs des prêtres après avoir été témoin de l’offrande de parfum faite à Jésus par une femme dont le nom nous est inconnu. Peut-être perçoit-il dans ce geste, dans ce don, la confession de foi par cette femme que Jésus est bien le Christ. Et cela est pour lui une telle provocation qu’il décide sur le champs de trahir Celui qui était jusqu’à maintenant son maître mais pas encore son ami.
L’offrande parfumée de la femme est aussi préfiguration de la mort du Christ : il va être embaumé comme tous les morts cf v 13. Elle est aussi le signe que Jésus est « le Parfumé du Père ». Celui qui fait monter vers lui une odeur agréable, qui revêt l’humanité d’une odeur de sainteté. Judas l’a compris plus que tous les autres. Peut-être parce qu’il est plus intelligent. Peut-être parce qu’il est plus sensible. Mais cette intelligence et cette sensibilité vont le conduire non sur un chemin de vie mais sur un chemin de perdition. Jésus le sait. Il l’annonce à ses disciples et pourtant il accueille Judas à son dernier repas. L’acte de trahison est condamné. Se pourrait-il-il que Judas soit déjà pardonné ?
« Père pardonne leurs parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font ». Hervé Gantz
Mardi 7 avril 2020. Psaume 36 Lectrice Laurence Largillier
Comme beaucoup de psaumes, le psaume 36 s’articule en trois temps:
Lundi 6 avril 2020 Psaume 35 Lectrice Dominique Emin
Les paroles du psalmiste peuvent nous paraître choquantes. Il appelle le Seigneur à l’aide et lui demande de le secourir avec brutalité. Il décrit même la joie qu’il aurait à se voir vengé… Est-ce en donc en ce Dieu-là que nous croyons ? En quoi pouvons-nous nous associer à cet appel ?
Peut-être tout d’abord en songeant à notre peur commune. Le psalmiste a peur et aujourd’hui des personnes malades, leurs familles, leurs soignants, les personnes qui sont restées en « service » pour que nous ayons accès aux besoins essentiels ont aussi peur : peur en pensant à ce virus hyper-contagieux qui attaque à l’aveugle, les méchants comme les bons. Il nous attaque de l’intérieur… Oui, nous pouvons, dans un premier mouvement, demander à Dieu qu’il nous aide à éradiquer le virus.
Nous pouvons aussi, comme Dietrich Bonhoeffer nous y invite, nous décentrer de nous-mêmes pour nous associer à la terreur de tous ceux qui sont persécutés dans le monde, parfois à cause de leurs convictions, de leur sexe ou de leur sexualité, de leur couleur de peau, de leur infirmité… Nous associant à leurs souffrances, nous devenons, comme Christ l’a été pour nous, médiateurs de nos frères et de nos sœurs, et relayons leur cri d’angoisse et d’incompréhension vers le Père.
En ce temps d’entrée dans la semaine Sainte et de cheminement vers la Passion, malgré le confinement, nous pouvons ainsi être en communion avec tous nos frères, comme avec le Christ souffrant. Marie-Pierre Van den Bossche
Dimanche 5 avril 2020 10h30. Culte des Rameaux-Pierres vivantes préparé par le pasteur Marie-Pierre Van den Bossche. (cliquer)
Samedi 4 avril 2020. Matthieu 23/13-36. Lectrice Sophie Dautheville Guibal
Le chemin vers Gethsémané se fait plus précis. Encore quelques jours et Jésus va être crucifié. Il le sait. Crucifié par la foule versatile qui l’acclame le dimanche des rameaux et réclame sa mort le Vendredi Saint. Mais crucifié d’abord par les docteurs de la Loi pharisiens et consorts. On comprend la colère de Jésus envers eux. Mais sa colère ne trouve pas sa source dans sa seule condamnation à mort. Jésus ne peut supporter leur fausseté leur hypocrisie, leurs faux semblants. Leurs plumages et leurs ramages ne le trompent pas, Lui. Molière avec son Tartuffe nous dresse le même genre de personnages qui ne sont finalement que vacuité et intransigeance.. Le malheur c’est qu’ils font peser sur le peuple un lourd fardeau. Une chose est d’être en représentation, une autre que cette représentation asservisse ses contemporains.
Cette diatribe est sans doute la parole la plus sévère du Christ. Elle est le pendant des béatitudes (Matthieu 5 ).. Elle interpelle tous ceux qui ont la responsabilité de conduire les affaires politique et spirituelle de ce monde. L’erreur est permise, et même inévitable. Mais la manipulation, l’hypocrisie et les malversations inacceptables. Hervé Gantz.
Vendredi 3 avril 2020. Matthieu 23/1-12 Lectrice Françoise Deransart
Aujourd’hui, Seigneur Jésus, tu nous précises comment être disciple dans le quotidien de nos vies…
Merci de nous rappeler que Dieu est le « seul Maître », de nous garder ainsi de toute prétention à être dans une vérité, la nôtre, de nous garder de toute envie d’établir des rites, des normes, des régles, miroirs de nos doutes, de nos peurs, de nos angoisses qui se multiplient à l’écoute de la parole des médias, des faux-prophètes de notre temps.
Merci de nous rappeler que ta Parole ouvre, à toute personne, un contact direct, personnel avec Dieu. Simples prédicateurs, fasse que n’oublions pas que nous ne sommes pas des intermèdiaires, que nous avons à rester vigilents dans notre interprétation de la Parole divine, que nous n’avons pas « à mettre des charges très lourdes sur les épaules des gens » mais que nous sommes de simples passeurs de ta Parole.
Merci de nous rappeler de dédaigner le paraître pour privilègier l’être, de reconnaître en chacun et chacune, un frère et une sœur à écouter plutôt qu’à écraser avec un soi-disant savoir, d’être au service de notre prochain sans rien attendre en retour, dans la gratuité, cette gratuité que Dieu, « seul Père », a établi lui-même envers nous. Aimés et acceptés tels que nous sommes par Dieu, nous n’oublions pas que nous n’avons rien à prouver par nous-mêmes.
Merci de nous rappeler de nous garder de toutes attitudes de pharisiens mais de regarder à Toi, compagnon discret des disciples d’Emmaüs, pour nous inspirer des paroles, des actes, des gestes qui accompagnent, en ton nom, les personnes sur leur chemin de vie, tout particulièrement dans l’angoisse générée par la pandémie qui touche chacun et chacune dans son quotidien.
Nous te remettons les familles, les personnes seules les plus malmenées par les conséquences du confinement, les malades, les familles endeuillées, le personnel soignant….
Avec tes mots, nous rassemblons nos prières NOTRE PÈRE…. Françoise Deransart
Jeudi 2 avril 2020. Matthieu 22/34-46 Lectrice Sylviane Spindler
Pendant que Jésus continue d’enseigner au temple, les pharisiens et les sadducéens essaient de le piéger en lui posant des questions difficiles. Or le récit se termine par cette conclusion que « plus personne n’osait plus interroger Jésus » … En répondant qu’il faut aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute son âme et de toute son intelligence, Jésus relègue au deuxième plan les dogmes, les rites, les autorités religieuses, les institutions. Cette parole est dure à entendre pour les experts qui l’interrogent, mais elle est dure aussi pour les croyants qui sont rassurés que des spécialistes pensent à leur place et leur dise ce qu’ils doivent croire et faire. La suite révèle encore davantage le fossé entre Jésus et ses interlocuteurs. Aux deux questions posées : « Que pensez-vous du Christ ? » et « De qui est-il le fils ? », les théologiens sérieux que sont les pharisiens s’empressent de ne répondre qu’à la seconde : « Le Christ est fils de David. » Dans un sens, ils ont raison, mais leur tort est de s’arrêter à la simple généalogie humaine. Jésus ne critique pas leur réponse. Il va simplement leur montrer que la réalité est bien plus complexe qu’ils ne le pensaient.
« Qui est le Christ pour nous ? » Dieu ne répondra pas à nos questions à notre place, il veut ouvrir notre conscience personnelle et notre créativité, pas nous vider de notre propre conscience pour y mettre le Christ. Comme la foule, nous aimerions bien que Dieu réponde à notre place, décide à notre place, ce serait tellement plus facile … mais nous ferons plutôt comme nous le propose Jésus dans le début du texte, nous oserons avancer en associant une vraie relation à Dieu basée sur l’amour et une réflexion personnelle qui assume le fait que nous ayons à faire nos choix par nous-mêmes.
Mercredi 1 avril 2020 Matthieu 22/ 23-33 Lecteur Hervé Gantz
La figure du maître de la Loi, enfermé dans sa logique, dans sa forme et son champs de référence est malheureusement universelle et éternelle. C’est le protocole, c’est la tradition, c’est la tactique de jeu prédéfinie, c’est la République ! Pas de place pour la créativité, l’écoute, la poésie, le vin nouveau. Jesus le rappelle ce jour là aux saducéens : « Vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu ». Quel affront ! Il leur manque l’essentiel : le souffle de l’Esprit. Pour la question du jour, l’apôtre Paul fait écho à la réponse du Christ, dans son épître aux Galates 3/28 : « Il n’y a plus ni esclave ni homme libre ni homme ni femme car vous êtes tous un en Jésus-Christ ». Parole à recevoir dans la perspective du Royaume et non, bien-sûr, dans dans notre temporalité. Hervé Gantz
Mardi 31 mars 2020 Matthieu 22/15-22. Lecteur Gérard Brugnot
Luc 20.20 insiste encore plus que Matthieu sur le caractère d’embuscade de la question posée par ses interlocuteurs, parmi lesquels on note les Hérodiens, qui sont considérés comme les « collabos » par excellence, par rapport à l’occupant romain. On peut lire ce texte comme une joute oratoire, dont Jésus se sort avec les honneurs de la rhétorique.
On peut aussi en profiter pour méditer, réfléchir à notre rapport à l’autorité politique. La Bible est traversée de courants, de positions très variées, qui illustrent bien la difficulté de situer l’autorité politique par rapport à celle de l’Éternel, qui reste le « roi » de son peuple. Quant à Jésus, il réfute clairement toute tentation d’autorité temporelle (Mt 4, 8-10).
Ses quelques extraits illustrent très sommairement ces atermoiements :
1. Samuel expose toutes les vexations que leur fera subir un roi «….il prendra la dîme de vous semailles et de vos vendanges…..». (1S 8,15).
Le peuple refusa d’écouter Samuel. Tant pis ! dirent-ils ; il y aura un roi sur nous, et nous aussi nous serons comme les autres nations……Le Seigneur dit à Samuel : écoute-les : tu leur donneras un roi. 1S 8, 19-22.
2. Ma royauté n’est pas de ce monde. Jn 18,36.
3.Que chacun soit soumis aux autorités établies ; car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu et celles qui existent ont été instituées par Dieu (Rm 13,1).
4.Rendez à chacun ce qui lui est dû – l’impôt à qui vous devez l’impôt,la taxe à qui vous devez la taxe, l’honneur à qui vous devez l’honneur (Rm 13,7).
Les Réformateurs ont été affrontés à ces questions. Calvin est très légitimiste (voir les derniers chapitres de l’Institution Chrétienne « du gouvernement civil »), même s’il évoluera avec les persécutions. Luther, à qui on reproche son attitude dans la guerre des paysans, ne cesse d’invectiver les princes pour leur comportements prédateurs, notamment dans une lettre dont le sous-titre est tout un programme : « de l’autorité temporelle, et des limites dans lesquelles on lui doit obéissance. » Le prince doit faire régner l’ordre, mais il ne doit pas abuser de son pouvoir, qui est un service.
Lundi 30 mars 2020. Matthieu 22/1-14. Lecteur Josué Rakotonirainy
L’Evangile est une invitation. Invitation à ouvrir son cœur, invitation à répondre aux appels que nous recevons, invitation à savoir discerner l’essentiel de l’accessoire. Invitation à reconnaître Jésus-Christ comme Seigneur. Les premiers invités ( le peuple d’Israël) n’ont pas tous voulu répondre à cette invitation et l’invitation s’est faite plus large. Nous l’avons reçue. L’Evangile n’est-il pas plus précieux et important que nos champs et nos entreprises? Alors l’invitation se fait plus large encore: les boiteux, les estropiés ,les aveugles, les SDF, les démunis de carte de séjour sont les bienvenus aux noces.
Exhortation à ce que notre Église ne soit pas seulement une Église de transmission mais une Église de témoins qui lance ses filets en eau profonde. Hervé Gantz
Dimanche 29 mars 2020 Culte préparé par le pasteur Hervé Gantz (cliquer)
Samedi 28 mars 2020 Matthieu 21/23-32 Lectrice Isabelle Heritier
Les prêtres cherchent à piéger une nouvelle fois Jésus …et se retrouvent pris à leur propre piège…Jésus choisit de ne pas rentrer dans la controverse et conditionne sa propre réponse à leur réponse à une question…pour le moins embarrassante….Il maîtrise à son tour la rhétorique dont les grands prêtres usaient fréquemment pour démontrer qu’il n’était pas le Messie et que son autorité, son pouvoir, ses miracles ne venaient pas de Dieu.
Avant de répondre, ces derniers font le calcul que les 2 réponses vont leur attirer des ennuis, alors ils préfèrent répondre « Nous ne savons pas ».
Par cette question Jésus renvoie les grands prêtres à leur attitude vis à vis de Jean le Baptiste qui prêchait le salut dans le désert de Judée : « Convertissez vous, le règne de Dieu est proche, changez de vie »
Les foules ont cru et se sont fait baptiser.
Les grands prêtres se sont sentis menacés car la prédication de Jean remettait en cause ce pouvoir qui ne leur vient pas de Dieu, comme ils le prétendent, mais qu’ils se sont arrogé, et qu’ils ne veulent lâcher pour rien au monde.
Ouf Jean est mort décapité…mais voilà maintenant que ce Jesus qui guérit, fait des miracles, et enseigne en toute autorité, il faut absolument prouver que cette autorité nevient pas de Dieu. Soit il se l’est arrogée, soit elle lui vient du Diable…
Pour reconnaître en Jésus Celui en qui Dieu a placé tout pouvoir et toute autorité’ il faudrait que les chefs des prêtres et des scribes renoncent à eux mêmes, à leur statut dans la société, à leur richesse, aux privilèges, au pouvoir qu’ils ont sur les gens… pour confier leur être et leur vie à Dieu qui accueille les pauvres et les petits.
Pour reconnaître en Jésus le Dieu qui vient à notre rencontre, il faut que nous renoncions à nous crisper sur nos privilèges, sur notre savoir, nos assurances, sur notre « Toute Puissance » et que nous acceptions de changer nos cœurs pour accueillir Celui qui nous appelle à lui faire totalement confiance. Isabelle Héritier.
Chant « Prends tout Seigneur ».
Vendredi 27 mars 2020 Matthieu 21/1-22 Lectrice Françoise Deransart
Les rues de Jérusalem se sont remplies de la foule qui accompagne Jésus. Ils accueillent leur roi tant attendu, celui qui va les délivrer de l’occupant romain….Ce roi qu’ils livreront sous peu à ce même occupant….
Les rues de nos villes se sont vidées. Nous accueillons un ennemi aussi invisible que terrible, celui qui va détruire des couples, des familles, des entreprises,…. Cet ennemi qui instillerait le doute dans notre foi…. Où est Dieu dans ce cataclysme comme dans tant d’autres ? Là où certains disent autour de nous que Dieu est absent, qu’il punit nos errements… qu’il a déserté le monde, gardons les yeux de la foi grands ouverts !
Après cette entrée triomphale dans Jérusalem, Jésus entre dans le temple, renverse les tables des marchands, redonne à ce lieu sa vocation de maison de prière et d’action de grâce.
Gardons les yeux de la foi grands ouverts et prions le Seigneur en toutes circonstances ! Il est entré dans nos vies y compris là où notre prière même semble vaine… Il est là, présent, mystérieusement vivant par notre foi…. Notre foi, plus que jamais, doit être porteuse de fruits et non de seules feuilles, aussi belles soient-elles comme celles du figuier stérile !
En ce temps de commune épreuve pour nos familles, nos communautés, notre pays, notre humanité, « ayons la foi, n’hésitons pas », soyons confiants dans la Grâce de Dieu, demandons à l’Esprit de nous porter, afin que, d’une façon ou d’une autre, nous fassions fructifier les fruits de l’Esprit : «l‘ amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi ». Galates 5 verset 22 … Nous participerons ainsi à vaincre l’épidémie, « à déplacer cette montagne », à rester en lien avec nos prochains. Françoise Deransart
Jeudi 26 mars 2020.: Matthieu 20/17-34. Lecteur Bertrand Missemer
Quand je lis la Bible, disons plutôt un passage de la Bible comme celui d’aujourd’hui, je lis le texte une première fois. J’essaie de trouver la « leçon » qui s’en dégage. Parfois, c’est assez évident. Parfois, un peu moins, et de temps en temps ça reste obscur.
1ère étape donc : est-ce que vous avez trouvé la « leçon » ? Probable…
Alors cochez dans la case suivante la bonne réponse :
○ la « femme de Zébédée » a compris que Jésus ressuscité deviendrait roi
○ Jésus sera roi mais n’aura pas les pleins pouvoirs, c’est son Père
○ le royaume instauré par Jésus ressemble à un non-royaume
J’aurais pu suggérer encore beaucoup d’autres cases, tant ce texte amène à se poser des questions. Et dans notre situation, nous disposons de temps pour méditer, réfléchir, sans se précipiter. Autant l’avouer, il n’y a pas de bonne réponse façon quiz.
Alors, je relis de nouveau ce texte qui m’apparaît comme un puzzle, écrit (ça nous le savons) non pas comme une prophétie avant la Passion mais comme un texte lu après la résurrection du Christ et qui permet de lire ce texte comme un récit d’anticipation. [C’est comme si une fois la situation de pandémie passée, nous écrivions, sachant l’issue heureuse, comment nous allions aborder cette épreuve « tout ce que nous avons traversé, c’était pour nous permettre de changer telle et telle chose qui était d’un monde ancien et révolu. »].
C’est cela que je retiens, plus que les commentaires classiques, tout à fait justes. Ces commentaires disent que le Roi espéré et attendu, un Messie puissant ne viendra pas réaliser leurs désirs. Dans quelques jours, Jésus, les disciples, le groupe dont fait partie la femme de Zébédée, le verront entrer non pas sur un cheval de guerre mais sur un ânon. Nos rêves de royaume grandiose s’estomperont comme ceux de Jacques et Jean, les fils de Zébédée et de cette mère dont nous ne connaissons pas le prénom. C’est au côté de 2 brigands que Jésus va mourir en croix. Il sera déposé dans un tombeau. Est-ce que tout sera fini pour autant ? François Dietz.
Mercredi 25 mars 2020. Matthieu 20/1-16.Lecteur Josué Rakotonirainy
Sola Gratia : la grâce seule.C’est l’un des piliers du protestantisme. Notre vie et notre Salut dépendent de la seule seule bonne inclination de Dieu pour nous. Or voici que dans cette parabole il nous est affirmé que Dieu est bon et que chacun reçoit un juste salaire indépendamment du nombre d’heures travaillées. Nous ne sommes donc pas justifies par notre labeur mais par la seule bienveillance divine.
Pourtant les ouvriers qui reçoivent salaire se sont tous mis dans la condition de le recevoir :les premiers comme les derniers. Sola fide : la foi seule. Deuxième pilier du protestantisme. C’est l’inclinaison de cœur qui nous donne le désir de recevoir ce qu’il nous faut pour vivre : le pardon et l’amour de Dieu.
Nous ne pourrions recevoir cette bonne nouvelle sans la lecture des textes bibliques : Sola Scriptura. Le troisième pilier du protestantisme. Un encouragement a lire ou écouter le texte du jour. Herve Gantz
Priere
Seigneur,
Je ne crains rien aujourd’hui.
Aucun danger, car tu es mon bouclier.
Aucune perte, car tout t’appartient.
Aucune souffrance, car tu m’aides à la surmonter.
Aucune déception, car tu veux me donner mieux.
Aucun ennemi, car il est aussi aimé de toi.
Aucune difficulté, car tu m’aides à faire face. »
Communauté de Pomeyrol
Mardi 24 mars 2020 Matthieu 19/16-30 Lectrice Julie Marie Monge
Il est touchant cet homme riche, il se rend compte qu’avoir des biens ne suffit pas et demande à Jésus ce qu’il faut faire pour avoir la vie éternelle ; d’ailleurs Marc, dans le texte parallèle (Mc 10, 17-31) écrit : « Jésus le regarda et l’aima. »
Mais cet homme est enfermé dans « l’avoir ». On peut remarquer que Jésus ne reprend pas ces termes-là, il ne lui dit pas : « Si tu veux avoir la vie éternelle … » mais « si tu veux entrer dans la vie… » et plus loin, à deux reprises il parlera d’entrer dans le Royaume de Dieu.
Plutôt que d’être dans l’accaparement, dans ce besoin de posséder, ces paroles de Jésus nous invitent à être dans le mouvement, dans le désir, et cela est possible même dans une période de confinement, mais pas par notre propre volonté nous dit Jésus : « pour les humains, c’est impossible mais pour Dieu tout est possible. »
« et à celui qui veille sur sa voie, je ferai voir le salut de Dieu » fin du psaume 50 J.M.Monge
Lundi 23 mars 2020. Matthieu 19/1-15. Lecteur Bertrand Missemer.
Les pasteurs (ou les laïcs) qui accompagnent des couples en vue de la bénédiction religieuse de leur mariage voient souvent les couples choisir ce texte dans le maigre choix des textes bibliques que nous pouvons proposer. Car ce n’est pas une question majeure dans les récits bibliques.
Mais néanmoins, ce choix est parfois redoutable car nous savons qu’aujourd’hui, les couples s’engagent dans un mariage autrement que ne le faisaient nos grands-parents et la plupart de nos parents. On peut résumer l’air du temps ainsi : « oui à la fidélité mais si… »
Jésus n’était pas un moraliste. Et dans le piège que les pharisiens lui tendent, Jésus, comme à son habitude, esquive la réponse, mais en se référant à la tradition du deutéronome (Dt 24), invite ses interlocuteurs à visiter leurs agissements envers leurs épouses. Jésus annonce qu’un mari ne peut répudier pour un oui pour un non son épouse (elle ne fait pas bien la cuisine, le ménage,… Eh oui à cette époque l’épouse est une esclave déguisée… Ou parce qu’elle n’est pas aussi belle qu’une autre : n’oublions pas que ce sont les parents qui organisent les mariages). Et si l’on ajoute qu’à cette époque la polygamie masculine est en vigueur, n’en tirons pas des règles pour aujourd’hui. Et même les exégètes buttent sur ce verset « C’est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes. »
Ce qui est clair, c’est qu’avec cette réponse, dans le non-dit mais que comprennent très bien ses interlocuteurs, il se place du côté des femmes répudiées qui, le plus souvent, ne retrouvent pas d’autre mari et doivent retourner auprès de leurs parents.
Pour une fois, je suis heureux que les personnes qui proposent les séquences bibliques quotidiennes aient cru bon de rajouter à cette controverse sur le mariage ces trois derniers versets sur les petits enfants (verset 13 à la fin) qui sont évidemment un nouvel épisode distinct de cette controverse sur le mariage. Je vais vite pour dire qu’on peut le comprendre au moins de 3 façons :
- les petits enfants n’ont aucun droit (même si nous connaissons tous des histoires savoureuses d’une mère juive envers son fils qui est un « enfant roi ». Ce sont donc ces petits sans droit à qui le Royaume de Dieu est (principalement) promis.
- D’où pour certains, dans ce contexte, de souligner que les petits enfants n’ont qu’un devoir : celui d’obéir. Obéir à Dieu est la porte d’entrée du Royaume.
- Enfin, et c’est celle-ci que je privilégie, un petit enfant, à condition de vivre dans un foyer où les mots Amour, Bienveillance, … ont leur place, ces petits enfants vivent non pas dans la contrainte mais dans la confiance. Ils savent que leurs parents leur prodiguent le meilleur. Dans ces familles pas besoin de rajouter le mot de bénédiction. Elle se vit à chaque instant. François Dietz
Dimanche. 22 mars 2020. Jean 9/1-41. Lectrice Laurence Largillier
Quel homme. Je suis émerveillé par la foi l’humour et l’intelligence du héros de cette pericope Avec en plus une pointe d’ironie qui n’est pas pour me déplaire. Ce sont les armes qu’utilisent donc cet aveugle de naissance guéri par Jesus alors que les pharisiens l’interrogent. On se croirait dans le cadre d’un procès stalinien au cours duquel une seule chose ne doit pas être dite : la vérité. Alors il les provoque avec humour : « Pourquoi voulez vous m’entendre encore, voulez vous être ses disciples ? (v27). La vérité est pourtant la suivante, cet homme était aveugle et maintenant il voit.
Tout a commencé par une rencontre personnelle avec Jesus, un contact intime, de la boue et de la salive échangées. Heureux temps où l’on pouvait encore se toucher. Tout finit par une nouvelle rencontre personnelle. Jesus vient prendre soin de celui qu’il a rendu « voyant » des yeux mais pas encore du cœur. Une conversation courte mais intense s’engage : « Crois tu au Fils de Dieu ? »-« Et qui est il Seigneur ? »-« Tu l’as vu celui qui te parle c’est lui »-« Je crois Seigneur » (v35-38)
Entre la guérison physique et la confession de foi finale, entre le miracle et l’adhésion du cœur un temps a été nécessaire. Le temps du procès qui est à la foi un temps d’épreuve et un temps de témoignage. Ce n’est pas sans rappeler le temps d’épreuve de Jesus dans le désert. Il nous faut entendre qu’être chrétien c’est devoir aussi affronter des temps d’épreuves qui se révèlent être pour nous aussi des temps d’édification et de témoignage. Ce confinement qui nous est imposé est de cette nature. Un temps d’épreuves (maladie, inquiétude, isolement, lassitude,….) mais aussi un temps qui peut devenir riche de spiritualité. Puissions nous sortir de ce temps en confessant comme cet homme ayant retrouvé la juste vue sur notre monde : « Je crois ». Hervé Gantz
Samedi 21 mars 2020. Matthieu 18/1-30.Lectrice Isabelle Héritier
Cet enseignement de Jésus à ses disciples aborde le sujet de l’Eglise et traite de nombreux thèmes comme les caractères de ceux du Royaume,leur sanctification et leurs relations entre eux.Dans l’assemblée où j’ai grandi , »Le Monde » était quasiment personnifié et diabolisé et correspondait à tout ce qui était hors champ purement spirituel. Élevée à coup d’interdits et d’obligations,j’ai mis longtemps à prendre du recul et comprendre que « le Monde » n’est pas un monstre extérieur ,ce n’était pas la télé à la maison,ni aller au cinéma ou au concert mais que c’est en réalité « l’esprit du monde »,bien plus redoutable puisqu’invisible et pernicieux , prêt à rencontrer écho dans chacun de nos cœurs,à commencer par le mien.
Vendredi 20 mars 2020. Matthieu 17/14-27. Lecteur Bertrand Missemer
Dans notre situation actuelle où la peur pour nos proches, pour les « plus petits que nous », pour le monde, se fait chaque jour un peu plus pressante, nous entendons ce texte qui pourrait nous culpabiliser si nous en faisions une translation directe du genre : « si vous aviez une foi grande comme une graine de moutarde (de sénévé qui à l’époque de Jésus est la plus petite des graines connues. On les broie et c’est ce qui donne ensuite la moutarde), vous diriez à cette pandémie « stop » et elle s’arrêterait ». Le contresens que nous ferions est à la fois simple et difficile à expliquer. Difficile parce que nous lisons « avoir la foi » comme quelque chose que nous pouvons faire grossir. SIMPLE, si au lieu de comprendre ainsi la foi, nous changions par « être de foi ». Evidemment, cette expression n’est pas en usage. Dans le domaine biblique et spirituel, c’est Dieu qui donne la foi, à comprendre comme CONFIANCE.
Ainsi, permettons à Dieu, malgré notre situation de confinement, de nous toucher, de venir en nous, avec nous, et notre monde en sera changé. Alors cette image de petite graine semée en nous prend un autre sens. Semée en nous, elle peut permettre de voir de belles choses se produire. Chiche ? François Dietz
Jeudi 19 mars 2020. Esaie 39/1-8. Lectrice Marie-Pierre Van Den Bossche
« Après moi le déluge ! » semble dire Ézechias à la fin de ce passage. Dieu a béni ce roi, présenté comme exemplaire, en éradiquant les ennemis présents à la porte de Jérusalem et en le guérissant de sa maladie mortelle.
Qu’arrive-t-il à Ézechias? L’intérêt que lui manifeste le roi de Babylone lui monte à la tête au point qu’il lui dévoile tous ses trésors, y compris son arsenal militaire.
Il n’y a de plus grand trésor et de meilleur allié que YHWH lui a toujours rappelé Esaïe. Puisque Ézechias semble l’avoir oublié, ses enfants en récolteront les fruits. L’attitude désinvolte du souverain montre qu’il a perdu le sens des priorités et des responsabilités. Il pense à court terme et il est aveuglé par son orgueil.
Dans cet épisode d’épidémie qui nous frappe, nous sommes invités à penser au-delà de nous-mêmes et même au-delà de l’éradication du virus. Quel monde voulons-nous transmettre à nos enfants ? Marie-Pierre Van den Bossche
Mercredi 18 mars 2020. Esaie 38/1-22 Lecteur Hervé Gantz
C’est un texte déchirant. Ezechias est atteint d’une maladie mortelle. Il prie le Seigneur pour trouver grâce à ses yeux. Et il obtient quinze années de sursis. Dieu pour assurer Ezechias de sa Parole arrête littéralement le temps et même le fait revenir en arrière (cf v8) Je vous avoue que je ne sais pas comment l’expliquer. Mais je lis ce texte comme nous rappelant que seul Dieu est le maître du temps.
Aujourd’hui des hommes et des femmes sont touchés par une maladie mortelle. Notre premier réflexe est de penser au Corona Virus mais bien d’autres maladies le sont tout autant. Il est bon de prier pour la guérison, pour une rémission.Mais en sachant que l’issue possible peut être la mort. Alors le miracle s’accomplira peut-être en nous et le malade pourra dire comme Ezechias : « Mon amertume s’est changée en paix » (vs17).
Hervé Gantz