Accueillir l’exilé au nom de l’Evangile

Une majorité de britaniques viennent de dire non à l’Europe et surtout non à l’accueil des étrangers. Il semble bien que la campagne du « leave or remain » se soit jouée bien plus sur cette thématique que sur celle de l’économie.
Accueillir l’étranger, l’exilé ce n’est pas facile. Il faut le dire. Il remet en cause nos convictions notre manière de vivre il nous déstabilise.Une erreur serait de faire de l’étranger de l’exilé une figure christique. Nul n’est juste pas même l’exilé. Un accueil réussi implique la volonté par les deux parties de se laisser accueillir et d’accueillir. Le chemin à parcourir est à faire dans les deux sens.

Dans la bible nous voyons que le peuple d’Israël a un moment de son histoire (au retour de l’exil) a été tenté par un nationalisme exclusif. Ce texte nous dit cette tentation au cœur de chaque peuple. Il me semble pourtant que la majorité des textes bibliques plaident en faveur de l’accueil de l’étranger, de l’exilé

  •   D’abord parce qu’il y a de l’étrange (de l’étranger en nous). Du bon grain et de l’ivraie, du vieil homme et du nouvel homme nous dit l’apôtre Paul. Accueillir l’exilé c’est accueillir, reconnaître cette partie étrangère en nous même et nous réconcilier avec elle. La juste question est alors de savoir si l’exilé est métaphore du bon grain ou de l’ivraie .
  • Ensuite parce que la lettre aux hébreux nous rappelle que nous sommes tous « voyageurs et étrangers sur la terre en quête d’une nouvelle patrie ». Par essence nous sommes en exil sur cette terre dans l’attente du passage de la frontière vers le Royaume de Dieu
  • Enfin parce que Jésus lui-même dès sa naissance a du prendre le chemin de l’exil avec Joseph et Marie. Un ange avertit la famille de fuir la Palestine pour l’Egypte afin d’échapper à la fureur d’Hérode.

C’est dans cette optique que la campagne « Accueillir l’éxilé d’abord » a été lancée par l’Eglise protestante Unie de France. Elle mérite d’être soutenue.

Hervé Gantz

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