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Temps sabbatique de Marie-Pierre
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Beaucoup d’entre vous savent que j’ai pris, depuis le 7 mai, un temps sabbatique pour prendre un peu de distance, de repos d’avec mon ministère, un temps de déconnection.
Mon projet était de partir, en compagnie d’un âne, pour une randonnée de 4 mois sur le chemin des Huguenots, avec le souhait de sentir les kilomètres dans mes pieds, de découvrir cette géographie qui est celle de notre Région, de vivre un compagnonnage avec un animal et d’y discerner, peut-être, un chemin de vie, une discipline. Au 3ème jour j’ai constaté que Pollux boitait et bientôt la vétérinaire confirmait qu’il lui fallait revenir au pré pour quelques mois de remise en forme.
Finalement, c’est dans un cabanon perdu au milieu de la montagne, éloigné de toute habitation, que j’établissais mon campement. Là, j’ai pu totalement me déconnecter du ministère, de la paroisse et du quotidien habituel.
Rien, si ce n’est une remise à outils en tôle de 9m2, une source, un réchaud à gaz et un petit panneau photovoltaïque. Autour, les rochers, la forêt, la prairie pour quelques équidés, avec le bruissement des feuillages et la chanson de l’eau qui coule, le craquement des troncs, les cris de tous les animaux, geais, rapaces, chouettes, écureuils, chevreuils, renards, chiens de troupeaux, le tintinabulement des cloches au cou des brebis, le bourdonnement des abeilles, guèpes, bourdons et aussi celui des moustiques… et puis, le son de l’orage, de la pluie ou de la grèle sur la toiture en tôle, bientôt doublée d’une bâche plus protectrice… les voyages en compagnie de divers animaux, ânes ou jument, chiens, brebis, en compagnie de bergers, d’éleveurs, d’enfants, de personnes à mobilité réduite, de voisins… les nuits à la belle étoile à côté de l’âne qui m’avait accompagnée, les nuits aussi trop fraiches, pelotonnée dans mon duvet… les rencontres, les lectures, les randonnées, les baignades dans le torrent… des moments de grâce, des défis surmontés, des rires et des larmes… de longs moments de solitude bienheureuse et aussi des temps de partage, voire de festivité.
De retour le 1er octobre, je retrouvais avec joie l’exercice de mon ministère au sein de l’Église de Grenoble, et dans l’accompagnement de celle de Voiron, ainsi que mon ministère de conseillère régionale.
Merci à chacun.e pour votre délicatesse et votre discrétion qui m’ont permis de faire une vraie coupure salvatrice. Merci pour votre accueil qui me permet de retrouver place parmi vous, avec plaisir et reconnaissance.