Culte préparé par le pasteur Marie-Pierre Van den Bossche – 21 juin 2020 – 10h30

– Vidéo (enregistrement en direct)

– Lectures bibliques et prédication

Lectures

Genèse 28:10-22 :

10 Jacob partit de Bersabée pour Harrân. 11 Il atteignit un lieu où il passa la nuit, car le soleil s’était couché. Il prit l’une des pierres du lieu, la plaça sous sa tête et se coucha en ce lieu. 12 Il fit alors un rêve : un escalier était dressé sur la terre, et son sommet touchait au ciel ; les messagers de Dieu y montaient et y descendaient. 13 Le SEIGNEUR se tenait au–dessus de lui ; il dit : Je suis le SEIGNEUR (YHWH), le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta descendance. 14 Ta descendance sera aussi nombreuse que les grains de poussière de la terre ; tu t’étendras à l’ouest et à l’est, au nord et au sud. Tous les clans de la terre se béniront par toi et par ta descendance. 15 Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai vers cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas, jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit. 16 Jacob s’éveilla de son sommeil ; il dit : Vraiment, le SEIGNEUR est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas ! 17 Il eut peur et dit : Que ce lieu est redoutable ! Ce n’est rien de moins que la maison de Dieu, c’est la porte du ciel ! 18 Jacob se leva de bon matin ; il prit la pierre qu’il avait placée sous sa tête, il en fit une pierre levée et versa de l’huile sur son sommet. 19 Il appela ce lieu du nom de Beth–El — mais le nom de la ville avait d’abord été Louz. 20 Jacob fit ce vœu : Si Dieu est avec moi et me garde sur la route où je vais, s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, 21 et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors le SEIGNEUR sera mon Dieu. 22 Cette pierre dont j’ai fait une pierre levée sera une maison de Dieu. Sur tout ce que tu me donneras, je te paierai la dîme.

Matthieu 10:26-33 :

26 Ne les craignez donc pas, car il n’y a rien de voilé qui ne doive être révélé, rien de caché qui ne doive être connu. 27 Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites–le en plein jour ; ce qui vous est chuchoté à l’oreille, proclamez–le sur les toits en terrasse. 28 Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire disparaître et l’âme et le corps dans la géhenne. 29 Ne vend–on pas deux moineaux pour un as ? Cependant il n’en tombe pas un seul à terre indépendamment de votre Père. 30 Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. 31 N’ayez donc pas peur : vous valez plus que beaucoup de moineaux. 32 Quiconque donc se reconnaîtra en moi devant les gens, je me reconnaîtrai moi aussi en lui devant mon Père qui est dans les cieux ; 33 mais si quelqu’un me renie devant les gens, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux.

Prédication ( position du curseur de 00:21:30 à 00:31:05 de la vidéo)

Frères et sœurs, chers amis,

Est-ce que pour venir jusqu’au temple, vous avez utilisé une boussole ? Bien sûr que non ! Depuis que nous sommes tous équipés, de GPS sur nos smartphones, nous ne regardons plus guère les cartes ou les plans de villes. Alors quid des boussoles ? Hormis si l’on est scout, en randonnée de nuit, ou encore, si l’on est marin, on n’utilise plus guère cet instrument d’orientation. Pourtant, je me souviens de la première fois qu’à l’école, l’institutrice nous avait montré une boussole, cela m’avait fascinée. Et puis, lorsqu’elle nous a montré le globe et les pôles par lesquels passent l’axe de rotation, il me semble avoir regardé le monde autrement.

Du temps de Jacob, il n’y avait pas de boussole et la terre était plate. Il y avait encore moins de GPS, les cartes n’existaient pas encore alors quoi ? Comment faisait-on ? Comment les parents de Jacob lui ont-ils expliqué le chemin à prendre pour rejoindre sa famille ? Nous avons peine à imaginer que l’on pouvait se guider uniquement en fonction du paysage et aussi du ciel et que l’absence de document écrit obligeait la mémoire à faire des performances que l’on n’est plus capable de faire aujourd’hui.

Mais le rêve que fait Jacob, au lieu où il s’est endormi, lui donne à voir une autre réalité. Jacob prend conscience, avec son rêve, que sa tête se trouve exactement sous le point de jonction de la terre et du ciel, là où le Seigneur entre en communication avec les humains.

Sans doute, pour l’écrivain de ce récit, est-ce là le moyen de donner une légitimité au site de Beth-El,comme lieu de sacrifice au Dieu Yahwé. En tout cas, nul doute que Jacob a trouvé là, le centre du monde, à partir duquel la terre lui est donnée, au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest. En quelque sorte, ce grand escalier est l’axe à partir duquel sont indiqués les points cardinaux. Le grand escalier est, en quelque sorte, le centre de la boussole et non le Nord.

C’est tellement vertigineux et tellement impressionnant que Jacob s’en effraie. Il a vu le Seigneur se tenir au-dessus de lui ! Alors il dresse une pierre et, par l’onction d’huile, en fait un autel de sacrifice, pour le Seigneur. La pierre que va lever Jacob ne sera pas uniquement un autel, mais aussi un repère géographique, un cairn.

Oui, en ce lieu, en ce point de jonction entre la terre et le ciel, Jacob a vu Dieu, mais ce Dieu n’est pas immobile. Il ne demande pas à Jacob de s’élever spirituellement et de monter progressivement les échelons de la sainteté pour aller jusqu’à lui. Le Seigneur descend, il rejoint Jacob dans sa glaise dans un mouvement vertical, et il l’accompagne dans son voyage, dans un mouvement horizontal permanent. `

Dieu renouvelle la bénédiction alors qu’il avait faite à Abraham et à Isaac. La bénédiction que Jacob a usurpée à son père en se faisant passer pour Esaü se trouve ainsi confirmée. Dieu promet à Jacob d’être son compagnon de voyage, pour veiller sur lui et, surtout, pour le ramener à cette terre qu’il lui a donnée. Il le lui donne et à voir, et aussi à entendre. Il se révèle.

Lors du baptême de Jésus, le ciel s’ouvrit aussi sur sa tête et une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai pris plaisir ». Jésus est venu nous révéler ce qui, jusqu’à présent restait caché : il est lui-même le point de jonction entre la terre et le ciel, entre l’humanité et son Dieu et, par lui, nous sommes en communion les uns avec les autres, nous sommes enfants d’un même Père.

« Il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, rien de caché qui ne doive être connu », dit Jésus à ses disciples pour leur parler de la mission de l’Église.

« Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; ce qui vous est chuchoté à l’oreille, proclamez-le sur les toits en terrasse ».

En effet, frères et sœurs, si nous sommes ici, dans ce temple, ou devant notre écran, c’est parce qu’à chacun de nous, en Jésus-Christ, Dieu a révélé son visage. Le voile du temple, s’est déchiré. La communication avec le Très-Saint n’est plus réservée à une élite. Désormais, nous sommes tous prêtres, prophètes et rois. Et cette bonne nouvelle nous invite à l’annoncer au monde.

Alors, frères et sœurs, ne soyons pas timides, osons sortir de nos confinements, osons sortir de nos temples, braver des regards moqueurs ou réprobateurs,  avec confiance. Ne perdons pas notre âme en fermant les yeux, en bouchant nos oreilles ou en nous confinant ! Au contraire, assurés de la présence de Dieu à nos côtés, répondons à l’appel du Christ, allons et annonçons l’Évangile sur les chemins, témoignons-en par nos vies, avec la Bible comme carte d’orientation et l’Esprit-Saint comme boussole, car ils conduisent au Royaume des cieux.

Amen

 

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